Mi-cuit
Article du 24 mai 2024 au 28 mai 2024
On en prend plein les mirettes
On vous épargne les 3 jours de pluie qui nous ont obligés à mettre sur pause les visites et pendant lesquelles nous nous sommes réfugiés dans un camping en bord de rivière où nous nous sommes battus avec des moucherons. Nous avons aussi été dérangés par notre batterie secondaire qui s’est mise a biper, car elle était presque vide. Nous avons donc dû à deux reprises faire le tour d’une ville minuscule et déserte pour recharger notre batterie.
Nous quittons la région de Rotorua et Taupo sans regret, car elle était très touristique et donc assez chère à notre goût, car la quasi-totalité des activités est payante. Nous nous dirigeons maintenant vers l’est pour retrouver l’océan.
En route, nous faisons un stop photo pour admirer l’impressionnante cascade Waipunga.

Après avoir traversé de magnifiques paysages boisés sur la route nationale 5, nous nous enfonçons dans l’arrière-pays pour rejoindre le début de la randonnée Bell Rock, non sans mal, car la route devient rapidement un chemin de terre en mauvais état, avec par endroit des petits éboulements.
En arrivant, nous cuisinons des pâtes, car la veille nous sommes tombés en panne de gaz. On enfile les chaussures, direction cette fameuse roche en forme de cloche.
Après une heure de marche, nous arrivons face à un paysage à couper le souffle, que même les photos n’arrivent pas à lui rendre justice.


Nous nous dirigeons ensuite vers Napier notre prochaine étape.
Comme souvent, il y a des travaux sur la route, mais ceux-ci sont importants alors des « flaggers » sont présents pour gérer la circulation. Comme ce n’est pas très passionnant comme travail, et que ça n’amuse aucun automobiliste d’être immobilisé pendant plusieurs minutes, ces personnes font un signe de la main à chaque véhicule qui passe, et on doit l’avouer, ça fonctionne car cela nous amuse beaucoup, on vous laisse la démo en vidéo.
Napier, capitale mondial de l’art déco
Pour notre plus grand bonheur, le soleil est au rendez-vous ce matin pour la découverte de la ville de Napier qui est au programme d’aujourd’hui.
La ville qui a été ravagée par un séisme au début des années 1930 et a été reconstruite dans le style art déco très en vogue à l’époque, et a depuis conservé ce style. Cela lui vaut aujourd’hui le titre de capitale mondiale de l’art déco.
Nous commençons par nous arrêter au bâtiment de la compagnie nationale du tabac, puis direction les jardins botaniques où nous avons observé des tūi, oiseau endémique de la Nouvelle-Zélande, qui a des chants assez diversifiés parfois ressemblant à R2-D2 dans Star Wars.
Puis nous avons garé Gandalf pour prendre le temps de se balader dans cette ville assez originale. Nous avons un petit coup de cœur en voyant les bâtiments historiques du centre-ville qui nous transporte au cœur des années 20. Même si nous ne sommes pas là durant le festival annuel qui se déroule en juillet et qui met à l’honneur les années folles, nous avons l’impression d’être dans un décor de cinéma.



Quelques musiciens jouent du jazz, ce qui donne encore plus de charme à la ville.
En se baladant, nous tombons sur une librairie de seconde main, l’occasion parfaite pour Clément de chiner des livres de collection ancienne sur l’univers du Seigneurs des Anneaux.
Nous finissons la journée au Te Mata Peak, le plus haut sommet de la région, sans avoir la chance de voir un coucher de soleil à cause des nuages. Le point de vue est tout de même splendide avec ce paysage aux collines infinies.


Petite déception
Demain, 19 km de marche nous attendent. Nous sommes venus près des côtes pour voir des fou austraux.
Il y a une colonie non loin de Napier que l’on peut observer d’assez près, soit en payant une excursion, soit en marchant sur une vingtaine de km. Cette deuxième option est assez contraignante, car hormis l’effort à produire, la piste est sur la plage, le long des falaises, ce qui signifie que l’on ne peut l’emprunter seulement que quelques heures par jour, à marée basse. La randonnée est assez longue, un peu moins de 6h, alors il faut aussi que les horaires de la marrée correspondent à des heures convenables. Nous avons de la chance, car demain la marée basse est un peu après 13h, et il est conseillé de démarrer la marche 3h avant.
C’est donc à 10h que nous débutons notre périple. Nous voyons du départ le point que nous devons atteindre, et il nous paraît assez loin.
Nous commençons à marcher sur une plage de galets pendant 2/3km et nous espérons que pour la suite le terrain sera plus agréable qu’un sol irrégulier. Inconsciemment, nous marchons à une allure assez rapide, car comme vous l’avez compris, notre temps est compté dû à l’océan qui pour l’instant recul, mais qui vas assez vite remonter. Comme nous ne souhaitons pas être piégés par un passage coupé par l’eau, nous ne traînons pas. Ce sentiment d’urgence est accentué par ce grand mur qui se tient à notre droite et qui est plutôt menaçant. Ce dernier est assez friable et il est recommandé de ne pas être trop proche en cas de chute de pierres. Ce qui est assez paradoxal puisque avec la marée encore assez haute, nous devons parfois être qu’à quelques centimètres des falaises pour ne pas risquer d’être avalés par les vagues qui cognent contre les pierres qui sont en contre-bas.


Plus nous avançons, et plus nous nous demandons si faire cette randonnée est malin. En arrivant au parking, nous avons vu un panneau indiquant que l’accès était fermé aux piétons et il n’y a pas d’autre randonneur que nous. Bien évidemment, avant de nous engager sur cette route, nous avons demandé à des habitants qui nous ont confirmé l’accessibilité de la voie, mais être seul n’est pas des plus rassurants.
Nous nous questionnons aussi sur la présence des fou austraux, car hier en organisant la journée, nous avons réalisé que ces derniers sont des oiseaux migrateurs, et que par définition, ils ne sont pas présents toute l’année. Cependant, sur internet rien n’était mentionné, outre la meilleure période pour les voir, c’est-à-dire à l’éclosion des œufs. De toute façon, nous sommes déjà engagés puisque nous avons déjà maintenant marchés sur plusieurs kilomètres et faire marche arrière serait dommage.
Nous sommes assez contents car nous sommes arrivés quasi à la moitié de la randonnée en moins de 2h. Il nous reste moins de 2km avant d’atteindre la colonie, et même si le dernier sera le plus compliqué à cause d’un dénivelé très prononcé, nous sommes en avance sur le planning.
Nous arrivons à un passage où l’eau ne s’est pas encore bien retirée pour que nous puissions passer sans nous mouiller les pieds, et après quelques tentatives entre deux vagues nous nous engageons un peu précipitamment puisque qu’il vaudra à Mav de finir les pieds dans l’eau.
Pendant que Mav tente de se sécher les pieds, Clem aperçoit sur un rocher à quelques mètres de nous, un, puis deux phoques en train de se la couler douce. Nous nous disons qu’au moins nous n’aurons pas marché pour rien, et avec des pieds toujours aussi mouillés pour Mav, nous poursuivons, mais pas pour longtemps.
Quelques mètres plus loin, nous nous trouvons face à un passage similaire à celui que nous venons de franchir, mais cette fois-ci les vagues sont bien trop puissantes et nous sommes obligés, à contrecœur, de réfléchir à continuer.
Le pic de la marée basse est dans 1h, ce qui veut dire que le meilleur moment pour traverser n’est pas encore là. Nous choisissons donc d’attendre, et d’en profiter pour manger. Entre deux cuillères de salade grecque, la réflexion se poursuit et nous réalisons que si nous attendons la marée basse pour passer, nous aurons le même souci qu’actuellement au retour ce qui est bien plus problématique. Nous commençons donc à remettre en question cette randonnée et nous ne comprenons pas comment les gens peuvent rejoindre la colonie sans avoir de l’eau jusqu’aux cuisses.
Au milieu de cette déception, Clem se fait littéralement chier dessus (en particulier sur ces nouvelles chaussures presque neuves) ce qui fait assez rire Mav, mais beaucoup moins Clem. En levant la tête nous nous rendons compte que l’auteur est également la star du jour, un fou austral. Tout blanc, hormis sa tête jaune, il est donc facilement reconnaissable. Nous lui pardonnons tout de suite son geste, sans quoi nous ne l’aurions sûrement pas remarqué. Après quelques photos en plein vol, il se pose sur un rocher au large, à côté d’un congénère. Nous profitons des jumelles qui étaient par chance dans le sac pour mieux les voir, car cela ne rend rien en photo. Par la même occasion, nous voyons un troisième phoque qui fait bande à part pour profiter au mieux de sa sieste.



Voir les fous nous redonne espoir car c’est une preuve qu’ils sont bien là, et nous espérons qu’il y en a plus à la colonie. Nous n’avons donc pas marché pour rien, et décidons de retrousser nos pantalons et d’enlever nos chaussures pour continuer la randonnée et franchir l’eau.
Première constatation, l’océan est glacial, il n’y a pas de doute. Puis après avoir passé ce passage délicat, nous nous rendons compte que des endroits comme celui-ci, il y en a plusieurs avant d’arriver au point de vue. C’est un coup dur pour nous et nous prenons comme décision finale de rebrousser chemin, car la houle est vraiment forte, ce qui risque de nous empêcher de rentrer.
Nous ne le sentons pas, et nous ne voulons pas forcer le destin. Nous avons déjà eu la chance de voir 3 phoques et 2 fou austraux, et surtout nous n’avons pas la garantie d’en voir d’autres plus loin, n’étant pas là à la meilleure saison.
Sur le retour, en marchant à marée basse, nous découvrons un chemin très différent de celui à l’aller. L’océan s’est plutôt bien retiré et a laissé place à une plage de sable nous permettant d’apprécier la marche pieds nus.
Nous avons fait la décision la plus sage selon nous, mais nous nous interrogeons sur comment les personnes peuvent atteindre la colonie d’oiseaux sans se mouiller les pieds. Peut-être qu’aujourd’hui, le coefficient de la marrée n’était pas des plus propices.
Sur le retour, nous tombons sur des drôles d’oiseaux à crêtes qui nous font bien sourire.

Le retour de la pluie
Le lendemain, le programme de la journée a dû être adapté à la vue de la météo. Il était prévu des nuages, mais c’est la pluie que nous avons découverte au réveil. Pas dérangeant pour Clem qui a pu regarder le replay du Grand Prix de Monaco pour son plus grand bonheur. Nous avons donc choisit d’annuler notre randonnée dans une réserve naturelle, rien de bien grave, car ce n’était pas un incontournable.
À la place, nous avons avancé notre visite au musée du Rugby à Palmerston North. Pas un moment mémorable pour Mav, mais qui a permis à Clem d’en apprendre plus sur ce sport qu’il regarde de loin. Nous nous sommes quand même tous les deux bien amusés à essayer différentes épreuves techniques de rugby. Exercices de tir entre les poteaux, placages, saut et mêlé, qui n’ont cependant pas révéler de talents cachés.
Rien de bien intéressant à Palmerston North
Ce matin quelques éclaircies nous donne la motivation d’aller courir. Le parcours longe la rivière Manawatu et nous fait passer l’esplanade Victoria et le jardin de rose Dugald MacKenzie, qui aurait certainement été plus spectaculaire au printemps.
Après avoir pris la meilleure douche depuis Hawaï, pour la modique somme de 2$/personne, on s’est fait plaisir avec un restaurant japonais. Comme nous étions dans le centre, nous en avons profité pour visiter les seuls points d’intérêt de la ville, qui ne nous ont pas emballés.



Anecdote de la semaine
En traversant l’arrière-pays, nous sommes tombés nez à nez avec un élevage de cerfs, ce qui a plutôt étonné Mav, mais pas tant surpris Clem qui avait déjà vu de la viande en supermarché.
Commentaire(s) à propos de "Mi-cuit"
Sympa ces petites scènes de vies locales que vous capturez avec les vidéos. Vous avez eu raison de ne pas prendre de risque pour votre rando. Certes, vous n’êtes pas allé aussi loin que prévu mais au moins vous êtes revenus en chair et en os et vous avez quand même pu voir quelques fous et phoques.
Les vidéos sur les épreuves de rugby sont sympas. Vous vous êtes bien amusés! @ Clément, c’était difficile de faire mieux car normalement dans les matches le sauteur se fait porter!