Destination Le Sud

Article du 03 juin 2024 au 07 juin 2024

Windy Welli

Wellington, la capitale, est la ville la plus venteuse du monde. Nous avons donc passé une journée dans le van à se protéger du vent qui souffle très fort.

Le lendemain, nous profitons d’un temps plus clément et nous démarrons par Old St Paul, une église anglicane construite en bois néo-zélandais. Assez impressionnants, nous avions l’impression de se retrouver dans la coque d’un bateau inversé ou dans des bâtiments de style viking.

Ensuite direction le Parlement Néo-zélandais avec une architecture assez singulière en forme de ruche, et la librairie parlementaire qui a des allures de petit château. 

Nous rejoignons la promenade au bord de l’eau en suivant Lambton Quay.
On y découvre un immense marché de fruit et légumes et une horde de food truck. Nous sommes là depuis seulement 2 h, mais l’atmosphère de la ville nous plaît déjà beaucoup. Bien plus vivante qu’Auckland, la capitale de la Nouvelle-Zélande nous charme avec ses boutiques indépendantes, une architecture harmonieuse et un centre-ville pas trop grand.

Le temps de changer la voiture de place pour la rapprocher, et de manger au resto, nous finissons la journée au plus grand musée de Nouvelle-Zélande, Te Papa Tongarewa.
Nous y avons appris l’identité culturelle néo-zélandaise au travers de sa géographie, sa géologie et son histoire singulière depuis le Gondwana (super-continent avant le morcellement des continents comme nous les connaissons actuellement) jusqu’à la colonisation britannique. En plus d’être gratuit, ce qui fait toujours plaisir, le musée propose des animations interactives et ludiques, pour le bonheur des petits, mais pas que !

Après l’effort, le réconfort

Nous commençons la journée par courir sur Orientale Parade qui longe la côte. Nous tombons un peu plus amoureux de la ville encore, nous sommes un jour férié, les habitants sortent complètement décontracté et l’ambiance est vraiment détendue.

Après avoir tourné au moins 20 minutes pour trouver une place, nous avons pris une douche publique chaude (et gratuite, le rêve !). Nous sommes toujours étonnés du nombre de toilettes publiques et de leur propreté, mais trouver une douche chaude dépasse complètement nos attentes et semble impensable en France.

Pour se récompenser de l’effort physique matinale, nous allons au food court de Willis Lane. Le plan initial de Clem était de manger un produit de chaque restaurant, assez ambitieux nous diriez-vous. Nos estomacs, qui ont fortement diminué, se sont limités à 5 portions, bien assez pour repartir avec la panse tout de même bien tendue.

En sortant, le ciel c’était découvert, alors nous en avons profité pour prendre le cable-car et monter admirer la ville, puis se promener au jardin botanique qui est très calme. Nous avons vu des perroquets, ce qui nous a surpris car en tant qu’Européen, nous pensions que les perroquets ne se trouvaient que dans la jungle ou dans des forêts épaisses, mais ici, même en ville, ça n’étonne personne d’autre.

Changement d’île

Dernier jour à Wellington et nous avons rendez-vous à l’ambassade de France pour valider notre demande de procuration pour les élections européennes ce week-end.
Avant cela, petit crochet, nous passons sur un lieu de tournage du seigneur des anneaux. Dans le premier volet, La Communauté de l’Anneau, lorsque les hobbits quittent la Comté poursuivis par les nazguls. Ces derniers seront sur le point de se faire attraper, mais se cachent sous les racines d’un arbre, le décor est dans le parc du Mont Victoria.

À l’ambassade, le rendez-vous se passe, étonnamment, très rapidement, même si nous avons du mal à décrocher un sourire à l’agent.

Nous prenons le ferry en milieu d’après-midi, alors nous profitons du temps qu’il nous reste pour faire une machine à laver et déjeuner. Nous sommes ravis de découvrir entre deux bouchées que les pizzas que nous avons commandées sont à -50% le mardi. Contents de notre découverte, nous savons déjà où nous reviendrons manger durant notre prochain passage dans la capitale.

Avant d’aller au ferry, nous nous arrêtons dans une épicerie française pour acheter des produits, que nous offrirons à notre hôte pour l’hiver, friande de notre gastronomie, et que nous rejoignons bientôt. Clem avait également repéré une boulangerie française qui se trouvait à côté (comme de par hasard !) pour se faire plaisir avec une tarte aux citrons et un café.

Nous nous rendons à l’embarquement du ferry comme indiqué avec 1h d’avance, mais nous patienterons 2h sur le parking.

Lorsque l’on s’installe à bord pour la traversé, Mav semble reconnaître un français que nous avons croisé à l’ambassade le matin. Nous avons donc passé 4h à discuter avec lui, cette coïncidence nous a permis de rencontrer quelqu’un qui nous ressemble beaucoup plus que nos concitoyens rencontrés lorsque nous ramassions les kiwis.

Bouche-bées

Après avoir passé notre première nuit sur l’île du Sud, l’objectif du jour est de rejoindre Christchurch, la grande ville à une heure de là où nous allons travailler la semaine prochaine et pour les 4 prochains mois.

Sur la route longeant la côte, nous faisons un arrêt à Kaikoura à mi-chemin, ce qui nous permet de couper les 5h de route.
Kaikoura est connue pour sa vie marine très active. Baleines, dauphins, cachalots, orques, et phoques. Plutôt que de réserver un bateau pour voir ces mammifères marins de plus près et risquer de les déranger, et pour faire des économies, nous préférons faire une balade qui longe la côte en espérant les voir de loin.
De très très loin, nous repérons quelques souffles de mammifères marins qui respirent à la surface, mais impossible pour nous de les identifier. Seuls les phoques sont au rendez-vous en train de dormir sur les rochers. Cependant, nous profitons d’une vue spectaculaire en étant entre océan et montagnes. Nous marchons dans les prés où se reposent vaches et veaux avec en arrière-plan les sommets enneigés. Nous sommes subjugués par la beauté dont on est spectateur. 
En sortant de l’enclos, nous poursuivons sur le chemin et à l’approche d’un virage, nous avons la surprise de voir une biche qui saute à travers les buissons. Nous n’en croyons pas nos yeux. Nous nous regardons comme pour chercher dans le regard de l’autre la confirmation de ce qu’il vient de se passer. Tout d’un coup, nous ne parlons plus et marchons avec toute la discrétion possible pour ne pas l’effrayer. Quelques mètres plus loin Mav revoit la biche, tranquillement en train de se balader. Elle arrive à la prendre en photo, mais rapidement l’animal s’en vas derrière des arbres. S’en suit plusieurs minutes d’observation pour espérer la revoir, cependant nous ne la reverrons pas, seuls des craquements de branches nous font dire qu’elle n’est pas loin.

En poursuivant notre route vers Christchurch, nous prenons quelqu’un en stop qui souhaite s’y rendre également. Cependant, ce n’étaient pas les meilleures heures de trajet pour Mav coincée entre notre passager qui sentait la cigarette et sur notre demi-siège central.

Packhorse Hut

Avant de rejoindre notre maison pour les prochains mois, nous décidons de faire l’expérience de dormir en refuge, une première pour nous.
La randonnée pour y arriver ne fait que quelques kilomètres et ne nécessite pas en soit de dormir en refuge, mais nous souhaitions un peu changer d’air. Il faut réserver pour pouvoir y dormir, mais en étant en basse saison le faire la veille suffit, car tous les lits sont disponibles.

Durant l’ascension, nous croisons une école qui déboule sur nous, certainement une sortie nature. Ici, pas de bus pour transporter les enfants, ce sont les parents avec leur voiture qui s’occupe d’amener tout le monde.
Le reste de la montée est plus calme à travers les pâturages des moutons.

En arrivant au refuge, nous rencontrons un jeune néo-zélandais qui a eu la même idée que nous en décidant de passer la nuit en montagne. Comme nous n’étions qu’en début d’après-midi, nous lui proposons de se joindre à nous pour rejoindre un sommet un peu plus loin.

Nous faisons un peu plus connaissance avec Ryan et nous nous retrouvons finalement à le suivre en dehors des sentiers pour prendre de la hauteur et repérer la faune sauvage avec ses jumelles. Issu d’une famille de chasseur, il habite pas très loin d’ici, et nous raconte les anecdotes des alentours pendant que nous essayons de suivre sa cadence. 

Nous retournons au refuge avant lui, il nous rattrape assez vite et nous arrivons presque en même temps. Après avoir récupéré nos sacs que nous avions cachés dans les buissons derrière la maison, nous nous installons pour regarder le coucher de soleil pendant qu’il prépare son dîner.
Nous sommes impressionnés par sa débrouillardise, il a d’abord préparé sa viande; puis l’a attaché sur une branche avec des feuilles qu’il a ramassées. Il a également fendu du bois pour allumer le poêle et faire cuire sa viande sur le dessus. En discutant avec lui, nous avons appris qu’il a quitté l’école et qu’il n’est pas quelqu’un que l’on qualifierait d’intellectuel, mais ses connaissances de la nature et de la vie sauvage sont impressionnantes. Il se sert de branches et de feuilles pour faire des pics à brochettes, cuit du pain dans la cheminée et a même fait une sauce dans son réchaud pour accompagner son repas.
De notre côté, nous avions amené une salade de pâtes sachant que faire la cuisine ne serait pas simple et nous nous sentons un peu bête après sa démonstration. Très généreux, il nous offre une partie de son repas, nous expliquant qu’il amène toujours plus à manger pour partager avec les personnes qu’il rencontre. Ce jeune homme de 16 ans nous impressionne, très rustique dans son approche, il nous montre ce qu’est la gentillesse néo-zélandaise.

Nous passons la soirée à jouer à des jeux de société et lui fait des pauses pour chasser les souris qui s’invitent dans l’auberge.
Nous prenons aussi le temps de sortir, admirer le ciel étoilé et la voie lactée. Même si l’envie ne manque pas, nous n’avions encore jamais pris le temps de le faire, car les nuits sont plutôt fraîches.

Nous passons une nuit assez mouvementés, rythmés par le bruit des souris qui grattent dans tout ce qu’elles peuvent, et une visite inattendue pour Mav.
En sortant dans la nuit pour aller aux toilettes, elle a fait la rencontre d’un animal au pelage noir qui se trouve sur le toit de l’abri à bois. Prise en panique elle recule pour aller se réfugier près de l’entrée, au cas où l’animal ait envie de l’attaquer. Ayant eu autant peur qu’elle, il a disparu, et Mav a pu aller aux toilettes même si elle n’était pas sereine.
En en discutant le lendemain avec Ryan, il nous apprend que cette rencontre nocturne n’était pas avec un chat sauvage comme présumé, mais avec un opossum, très recherché, car sa viande coûte apparemment cher (oui, il aime tuer tout ce qui bouge visiblement).

La deuxième nouvelle a été quand nous avons essayé de prendre notre petit déjeuné composé d’une banane et d’une barre de céréales. Cependant, ces derniers ont été grignotés par nos colocataires à quatre pattes, qui ne se sont pas gênés en passant de faire leur besoins dessus.

Une nouvelle aventure qui commence

Nous rejoignons enfin notre destination après 3 semaines de voyage, Methven, la petite ville où nous resterons pour la saison d’hiver.
Sur la route, nous prenons avec nous un futur collègue qui n’a pas de voiture. Il s’avère qu’on l’on travaillera dans le même département et que nous sommes presque voisin, une agréable coïncidence puisqu’il s’avère être un passager plus sympa que celui que nous avons eu il y a quelques jours.

Nous arrivons et nous rencontrons Jane, notre hôte qui est extrêmement gentil et qui nous met à l’aise. Nous rangeons tout ce que nous avons accumulé dans le van et étonnamment, il y a beaucoup de choses dans ce petit espace. Nous profitons pour prendre notre première douche privée depuis New-York !

Nous finissons la journée en discutant avec Jane et lui offrons nos cadeaux qu’elle apprécie fortement. 

Le lendemain, nous profitons du confort d’une maison qui nous avait manqué, machine à laver, feu de cheminée et lave vaisselle, mais aussi deux chats, câlins à souhait. Un vrai bonheur !

Nous profitons du beau soleil pour visiter le centre-ville, qui est à 5 min à pied et qui se résume à quelques rues, avec en arrière-plan les montagnes enneigées. Nous apprécions beaucoup cet esprit village, mais avec tout de même beaucoup de service : coiffeur, 2 supermarchés, plusieurs cafés et restaurants, centre médical, etc. La seule chose d’un peu déroutant, c’est que dans le village où on vit, le plus proche de la station de ski, il ne neige pas ! Ici, les stations de ski ne sont pas comme en France où il y a tout ce dont on a besoin, logements, supérettes, hôtels, restaurants etc. en bas de piste. Les services dans les stations de ski néo-zélandaises se résument au parking, les remontées mécaniques, le club de ski, et un café, un restaurant et un bar.

Anecdote de la semaine

C’est vraiment un pays qui adore le camping. Ce n’est pas la première que nous nous garons à côté de camping-car géant, mais là nous avons croisé un camion de pompier aménagé, avec une maison à l’arrière. Il y avait une vraie porte, et même une cloche pour sonner ! Nous sommes toujours autant amusés de leur ingéniosité pour créer des maisons sur roues plus confortables qu’une vraie.

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Commentaire(s) à propos de "Destination Le Sud"

  • Victor le 16/06/2024 21:04

    Wellington semble être une belle surprise! Cela méritera bien d’y refaire une escale lorsque la saison hivernale se terminera. Votre transit nord sud s’achève mais vous aura quand même permis de faire beaucoup de choses.
    Votre rencontre avec Ryan lors de votre petite escapade dans le refuge paraissait improbable mais elle a du vous faire sacrément plaisir. Je pense que vous vous en souviendrez longtemps. J’espère que vote séjour chez Jane se passera bien. En tout cas vos hotes sont vraiment mimis. La photo de Mobsy est particulèrement réussie: On dirait un grand félin qui s’apprête à sauter sur une proie et il s’en lêche dejà les babines!
    Côté Van, la concurrence est rude pour Gandalf! 🤣🤣

  • Catarino le 16/06/2024 22:20

    Toujours aussi intéressant vos articles 🥰

  • Françoise le 30/06/2024 14:47

    Merci pour ces aventures extraordinaires que vous nous faites partager