Bienvenue à Mt Hutt 🏔️

Article du 10 juin 2024 au 16 juin 2024

Découverte

Pour rejoindre notre lieu de travail, nous devons prendre un bus qui est à 5 min à pied de la maison où nous vivons. Nous retrouvons Harry, notre collègue avec qui nous avons fait la route il y a 3 jours.

Durant l’ascension direction la station, nous sommes assez surpris.
Nous découvrons une route, plutôt un chemin de terre, en très mauvais état et avec plusieurs éboulements qui ne nous mettent pas en confiance. Sans parler du brouillard très épais qui bloque la visibilité à 10m devant nous. Heureusement, que le bus est là pour nous monter dans la montagne, car Gandalf n’aurait pas apprécié le trajet.
Durant l’ascension, nous nous rendons aussi compte qu’il n’y a pas de neige, le manteau blanc est réduit à une écharpe car la neige est concentrée sur la partie la plus haute de la montagne où se trouve la station de ski, ce qui nous laisse perplexes sur une ouverture prochaine.
Nous ne sommes vraiment pas habitués à ce genre de paysages car aux alentours des stations de ski françaises il y a de la neige. Ici, nous voyons une forte démarcation et nous avons l’impression d’être à la montagne en automne.

Dès notre arrivée, les directeurs nous présentent la station, les différents chefs de départements prennent aussi la parole pour nous expliquer leurs différentes fonctions, et plus globalement, la matinée est dédiée à ce que l’on comprennent plus en détails l’organisation de la station de ski. Puis nous nous séparons en groupes et nous visitons les lieux. Même si le bâtiment est plutôt petit, il y a beaucoup de petits passages et raccourcis qui peuvent vite nous perdre.
On nous emmène visiter les bureaux des différents départements et nous montons notamment dans la remontée mécanique la plus moderne qu’ils ont, et nous découvrons pour la première fois l’intérieur de ce type d’infrastructure.

Une session sécurité nous attend avec une mise en situation qui nous prouve l’importance d’être vigilent dans un environnement où beaucoup d’engins peuvent rapidement devenir dangereux.

L’après-midi, chaque département se rassemble pour commencer à s’organiser.
Nous faisons la connaissance des chefs d’équipes qui ont commencé à nous expliquer plus spécifiquement les tâches qui incombent à notre département « nourriture et boissons » qui englobe toute la restaruation.
Durant les présentations, nous nous rendons compte que notre chef de département n’est pas des plus à l’aise à l’oral car il se repose beaucoup sur les deux chefs d’équipes en leur demandant de toujours prendre la parole, et quand c’est à son tour, il semble, comme nous, découvrir ses diapositives. On nous a appris pendant des années à ne pas surcharger nos présentations, alors quand nous nous retrouvons face à notre chef qui a écrit des paragraphes entiers et les lit, nous sommes tous un peu déconcertés et mal à l’aise.
Nous poursuivons avec un peu d’administratif, avec de la gestion informatique où nous apprenons que nous ne sommes que deux à faire ce poste, ce qui signifie que nos jours de repos ne sont pas les mêmes. Nous découvrons donc que nous allons passer la journée que nous deux, ce qui n’est pas idéal pour rencontrer des gens, une des raisons principales qui nous a poussé à partir, mais aussi que nous n’allons pas pouvoir profiter de faire des activités ensemble lorsque nous ne travaillerons pas, ce qui est un problème en voyageant en couple. Nous ne comprenons ainsi pas pourquoi la RH nous a recrutés sur le même poste, tout en sachant que nous ne serons que deux, et que cette situation allait évidemment poser un problème. Nous faisons donc part de notre mécontentement à notre chef de département qui nous dit qu’il fera de son mieux pour voir comment gérer cette situation avec la RH.

La remise des badges sonne la fin de journée, et ce n’est pas pour nous déplaire.
Nous avons passé 7h à amasser de l’information, pas toujours très digeste, et rester concentré après plusieurs heures n’est pas évident. De plus, les informations de fin de journée ont du mal à passer, et nous espérons que cela soit vite résolu.
La journée n’est au final que peu intéressante et nous sommes contents de rentrer.

Le soir, l’entreprise organise une soirée avec amuse-bouche et boissons pour apprendre à connaître nos collègues de façon plus informelle.

Formés sauf pour notre travail

Deuxième journée, et nous devrons faire des choses plus concrètes avec au programme des formations.
Le personnel « front of house », au contact des clients, est divisé en deux. La première partie apprend à faire des cafés et chocolats chauds, et l’autre moitié est formé au système de paiement et à l’encadrement de la vente d’alcool. Les membres de l’équipe « back of house », plus grossièrement le personnel de la cuisine, vont en cuisine avec le chef pour découvrir l’organisation, et en savoir plus sur les différents postes. Ils commencent également à mettre en place en aiguisant les couteaux et en préparant la vaisselle par exemple.

Le problème est que nous ne sommes ni de la première, ni de la deuxième équipe. Dans notre contrat, notre poste est veut littéralement dire « gardiens », mais nous ne savons pas de quoi.
Depuis hier, notre chef de département ne sait pas nous expliquer quel va être notre rôle, et nous informe seulement que nous allons rencontrer un certain Eric du département de la maintenance et qui est de l’équipe de nuit. Même si tout le monde a l’air de savoir que notre poste existe, personne n’a l’air trop sûr de quelles vont être nos missions. Lorsque nous sommes allés récupérer nos uniformes, la personne qui s’occupait de nous a dû demander à sa supérieure quels vêtements elle devait nous donner.
Un peu perdus, et avec une tenue différente des autres, nous avons donc été formés au métier de barista le matin pour ne pas passer la journée à rien faire. Un peu saoulée, Mav qui déteste l’odeur de café fait la moue et reste en retrait, car elle ne voit pas l’intérêt d’apprendre pour rien. Au final, le formateur était très sympa et nous avons apprécié passer quelques heures à utiliser une machine à café professionnelle.

L’après-midi, nous échangeons donc avec l’autre partie du personnel de réception, sauf que le système de paiement ne fonctionne pas. Notre après-midi était donc divisé entre rangement et activités de team building. Cependant, cela ne nous a pas pris toute l’après-midi, et une heure avant la fin, nous n’avions plus rien à faire.
Étant à côté d’une cheffe d’équipe, nous allons la voir pour lui partager notre sentiment d’être mis à l’écart, car, entre autre, nous ne savons pas à quelle équipe nous appartenons. Nous avons été entraînés pour tout, sauf pour notre travail et ce n’est pas très agréable. Surprise, elle pensait que nous avions rencontré ce fameux Éric, car il lui a affirmé que c’était le cas.
Elle s’en va pour en savoir plus, et c’est notre chef de département qui revient vers nous, un peu fermé et directif. Nous lui expliquons donc la situation calmement. Pas très réceptif, il nous dit que nous devrions être contents d’avoir eu l’entraînement que l’on a eu, et qui nous permettra plus tard d’aider si besoin. Cependant, notre frustration n’est pas là, et nous lui expliquons que ce qui nous dérange c’est de ne pas savoir où est notre place. Après plusieurs minutes, on arrive à lui faire décrocher des excuses et se rendre compte qu’il n’y a eu aucune communication avec nous. Il nous explique ce qu’il sait (c’est-à-dire pas grand-chose) sur ce que nous allons devoir faire, et comment cela va s’imbriquer avec les autres équipes. Il trouve également Eric qui pour l’instant ne travaille pas de nuit car la station n’est pas encore ouverte.
Nous rencontrons donc un sacré personnage d’un certain âge et qui blablate plus qu’autre chose. Ses explications ne sont pas claires et il finit rarement ses phrases. Il parle en marchant et explique différentes choses à la fois, ce qui nous fait rire, mais nous inquiète quand même un peu pour la suite.

Un peu mal à l’aise d’avoir dû forcer pour en savoir plus sur notre travail, nous avons l’impression depuis hier de faire chier notre boss et finissons la journée bredouille. Heureusement que nos collègues sont super sympas et plusieurs se sont proposés pour nous remplacer afin que nous ayons nos jours de repos ensemble. Leur gentillesse nous permet de nous sentir inclus ce qui est très agréable.

Enfin du concret

Pour ce troisième jour de travail, nous passons enfin quelques heures avec Éric le matin.
Il nous montre en détail ce que sera notre travail, nettoyer les miroirs et évier des toilettes, remplir de papier toilette et essuie-main si besoin, enlever la neige là où elle s’est accumulée pour sécuriser le passage des clients, mettre des panneaux de signalisation en cas de danger, allumer et surveiller les feux de cheminée, trier les déchets recyclables, et compacter les cartons à l’aide d’une machine. Nous sommes contents d’apprendre que les toilettes seront nettoyées par l’équipe de nuit qui de fait ne sera pas dérangée par les va-et-vient des clients. Il insiste bien sur le fait qu’il faut prendre son temps et ne pas courir partout pour ne pas créer d’accident et que s’il y a quelque chose qu’on ne sait pas faire ou que l’on n’a pas eu le temps de faire, il s’en occupera puisque nous serons aussi là pour aider nos collègues durant les moments de rush ou d’absence de dernière minute.
Nous sommes finalement assez contents, car nous ne devrions pas faire le gros ménage, simplement maintenir un état correct pour les clients et nous aurons la possibilité de faire des tâches variées durant la journée. De plus, nous n’aurons pas de manager sur notre dos toute la journée, car comme nous sommes dans une zone grise, affiliée au département « nourriture et boisson » mais que nos missions relève plus de la maintenance avec le référent qui travaille de nuit, nous sommes les seuls à savoir ce qu’il y a à faire et quand le faire. Ce qui est et va être déstabilisant encore quelques jours, mais qui sera certainement une bonne planque pour ne pas être épuisés à la fin de la journée. De plus, contrairement à nos collègues qui ne feront sûrement pas des journées de travail pleines, car par exemple après avoir nettoyé la cuisine en début d’après-midi il n’y a plus de travail, nous auront toujours quelque chose à faire.

Nous rencontrons le staff de nuit qui est très gentil et avec qui on discute plusieurs minutes.

Comme demain nous ne travaillons pas, et que vendredi est le jour d’ouverture, tout le monde se met à l’installation et au nettoyage. Nous passons malheureusement donc le reste de la journée à nettoyer les poubelles, ce n’est ni glamour ni intéressant, mais au moins, nous n’aurons plus à le refaire et elles ne puaient pas.

Nous profitons déjà de nos privilèges en prenant une pause d’1h au lieu de 30 min.

Le soir, une soirée est organisée, puisque personne ne travaille demain, où nous commençons petit à petit à se lier d’amitié avec les autres.

Premiers achats de ski

En faisant quelques calculs nous arrivons à la conclusion que même avec nos réductions en tant que staff, la location de skis à la station reste élevé. On décide donc sur notre jour de repos d’acheter du matériel de ski pour la première fois de notre vie.
Bon pas neufs, vous vous en doutez, on est évidemment payé au minimum légal. Mais comme ici les magasins de seconde main sont très répandu, il y en a un dans la ville où nous logeons, et auquel nous nous rendons. Malheureusement, ce n’est pas un magasin spécialisé et le stock est faible. N’étant pas les premiers à vouloir en acheter, il n’y a donc pas grand-chose pour nous, et nous repartons avec seulement un masque de ski chacun.
Jane, chez qui nous vivons, avait recommandé un magasin de ski à Clem où nous nous rendons. Après plusieurs essayages de chaussures de seconde main, nous décidons donc d’acheter nos premiers skis et chaussures, nous voilà équipés pour la saison !

Clopen Day ❌

Sans surprise, le jour d’ouverture de la station est décalé par faute de manque de neige. La pluie de cette nuit ne permet pas d’ouvrir vendredi. Malheuresement Mav devait travailler, alors que Clem avait son second jour de repos et inversement le lendemain, elle ne sera donc pas payée.

Cette fois-ci c’est la bonne…

Le lendemain, la station ouvre avec une météo qui a été plus favorable. Cependant, c’est une semi-ouverture avec seulement 2 pistes (une verte et une bleue) accessibles.
Clem se lève donc à 6h, se prépare et prend le bus à 7h. La journée n’est pas très intense, mais c’est l’occasion de prendre ses marques, d’établir une routine pour les jours prochains jours qui seront sûrement plus bondés. Il y a tout de même environ 500 personnes pour 2 pistes, ce qui nous étonne car pour nous ce serait impensable de se déplacer pour skier sur seulement 2 pistes.

… ou pas

Dimanche, les conditions se sont dégradées et le vent rend la route dangereuse ce qui oblige la station a fermée. Nous étions supposés travailler tous les deux, le premier jour de Mav est donc encore repoussé.

Lorsqu’on est sencé travailler et que la station est fermée, nous avons la possibilité de prendre part à une activité organisée par l’entreprise pour au moins être payé.

Malheureusement, nous n’avons pas encore nos accès au système de messagerie et nous apprendrons alors qu’en fin de journée, en rejoignant les autres aux pubs, qu’il y avait quelque chose de prévu. Ce qui ne manque pas de nous agacer, car nos responsables étaient bien au courant que nous n’avions aucun accès au message, mais n’ont pas pris le temps de nous contacter.

Anecdote de la semaine

Nous avons commencé à travailler au lendemain des élections européennes. Notre journée a donc démarrée en apprenant la large victoire du Rassemblement National. Puis dans l’heure suivante, nous avons appris l’annonce du président et son choix de dissoudre l’Assemblée nationale.
La sensation d’apprendre un tournant politique majeur dans son pays pendant que nous sommes aux antipodes de celui-ci est assez particulière. Alors que nous n’accordions plus réellement d’importance aux actualités nationale depuis notre départ, nous nous sentons directement concernés par celle-ci.

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Commentaire(s) à propos de "Bienvenue à Mt Hutt 🏔️"

  • Victor le 29/06/2024 18:25

    Pas très facile vos débuts! 😢😢
    Heureusement que vous avez le confort du logement car sinon cela me paraitrait très compliqué.
    Au moins, vous avez pu vous équipper pour le ski. Cela vous permettra de vous évader un petit peu quand vous ne travaillerez pas.
    J’espère que côté boulot, les choses vont se mettre en place petit à petit.
    Bon courage. 😘😘