Au revoir Mt Hutt

Article du 01 octobre 2024 au 16 octobre 2024

Dernière ligne droite

Les deux dernières semaines de travail se sont relativement bien passé. Se dire que la fin est proche nous aura tout de même bien aidé à tenir.
Les conditions ne se sont pas améliorées depuis la dernière fois, mais nous essayons de profiter du confort de la maison et des derniers moments avec nos copains, même si la plupart sont partis avant la fin de la saison. La fatigue accumulée se fait aussi beaucoup ressentir et nous ne faisons plus grand chose après le travail à part nous reposer.

Pour clôturer la saison, notre chef de département, Klaus, nous a invité à manger des spätzle maison chez lui avec Nyman, notre ami chinois.
Il nous a initié au jeu du moulin, qui sur le principe est le même que les échecs. Cela se joue avec 9 pions blanc contre 9 pions noir sur un plateau et le but est d’éliminer les pions de l’adversaire ou de les bloquer. Nous n’avons eu aucune chance contre lui qui a beaucoup trop d’expérience.
Après cela, nous nous sommes régalés autour du plat de pâtes fraiches accompagné de chou et de viande.

Nous avons décidé de rester 2 jours supplémentaires après la fermeture afin de faire du nettoyage, avec comme motivation unique de nous fais un peu plus d’argent pour la suite du voyage.
Au final c’était plutôt chouette puisque nous avons passé presque autant de temps à travailler qu’à finir les restes de nourriture. Cela a créée une bonne ambiance et nous a donné l’occason de profiter des derniers instants avec nos collègues. Nous avons aussi été gratifiés du calme de la montagne sans clients ni opérations en cours.
Nous avons fêté le soir du 2ème jour la fin officielle de la saison de ski, et des vacances pour nous, en allant au meilleurs restaurant du village ensemble.

Les choses qui nous ont étonnés / surpris / agacés

Il faut savoir que les kiwis sont, de ce qu’on a vu depuis mars, plutôt respectueux et cordiaux. Mais quand il s’agit du ski et qu’ils commencent à voir de la neige, quelque chose doit disjoncter et nous avons l’impression d’être dans un autre pays. Le manque de respect est courant, l’hygiène est restée en bas de la montagne et le savoir vivre, lui, est resté dans leur voiture.

Voici donc une liste de toutes les choses qui nous ont fait halluciner :

• Arriver très tôt pour être les premiers. Tous les jours, des clients sont déjà présents avant même que les employés de la station soient sur place. Nous apprenons que certaines personnes se lèvent à 4h du matin.
• Ambiance camping sur le parking. Il est courant de voir que l’arrière des 4×4 se transforme en campement temporaire avec une table, un BBQ et des personnes partageant une bière sur des chaises de camping.
• Penser que la cafétéria est une salle de stockage. Laisser ses affaires à une table est très courant, et lorsqu’il n’y a plus de place, et bien les sacs sont entassés devant les portes ou à l’extérieur. Pourtant, le parking est en contre-bas des remontées mécaniques. On trouve que transporter toutes ses affaires pour pouvoir se changer n’est pas réellement justifié lorsque la voiture est si proche, surtout que cela encombre l’espace et privatise les tables.
• Toujours dans la catégorie égoïste, prendre le tube de sauce pour ses frites à sa table. En bonus, ne pas ramener la bouteille à sa place après avoir fini de s’en servir est aussi possible. Ce qui parfois donnait lieu à une vraie chasse à la sauce tomate pour la retrouver.
• Des nouilles en veux-tu en voilà. La nourriture de la cafétéria et du restaurant est plutôt chère et nous avons été surpris du pique-nique que les clients amènent. Nous imaginions plutôt un duo classique sandwich chips, mais les quantités de nouilles instantanées que nous avons retrouvé sur les tables nous ont surpris.
• Se faire pousser la voiture. Le « Road Crew » (équipe en charge d’ouvrir la route et de gérer le parking) accroche chaque jour un matelas à l’avant d’un de leur truck pour pousser les voitures des personnes un peu trop optimistes qui décident de monter sans chaînes.
• Les coussins de fesses. Désormais, avec notre petite expérience en snowboard, nous savons que les chutes peuvent être assez douloureuse. Nous avons toutefois été amusés par les protections de certains clients qui ressemblant parfois presque à des armures.
• « Send it September », le leitmotiv du mois de septembre. Ainsi, nous avons vu débarquer des personnes peu soucieuses de la sécurité sur les pistes et ayant des comportements presque dangereux. Cela a donné beaucoup de travail aux équipes de secours qui en fin de journée interviennent régulièrement pour des blessures plus ou moins graves.
• Priorité au plus fort. La descente du télésiège n’est pas toujours simple en fonction de l’expérience de chacun mais ici, c’est encore autre chose. Les gens ne se soucient que peu de savoir s’ils coupent le passage à quelqu’un en tournant, et le comble est de s’asseoir à gauche lorsqu’ils souhaitent aller à droite (ou inversement).
• Des lifties pas stressés. Nous avons été étonnés de ne pas voir le télésiège se stopper lorsque quelqu’un tombe. L’opérateur préfère simplement dire à la personne en difficulté de rester à terre et de faire attention, car il risque de se prendre les sièges dans la tête. Nous qui sommes plutôt habitués à voir le télésiège ralentir voire s’arrêter par mesure de sécurité à chaque chute en France.

Quand mêmes de bons souvenirs

Des amis

Malgré un cadre de travail pas évident, vous l’avez maintenant on l’espère compris, nous avons eu la chance de rencontrer des amis.
Quand le quotidien était pénible, ils nous ont redonné le sourire et nous voulons surtout se souvenir de cela. Notre amitié a certes été brève, nous avons partagé avec eux des moments agréables que l’on a beaucoup appréciés, et nous espérons bien, un jour, recroiser le chemin de certains.

Que la montagne est belle

Faire toute une saison de ski nous a donné l’occasion de voir la montagne dans toutes les conditions, ce qui nous a parfois donné le droit à de beaux paysages. Voici nos préférés :

Derniers instants à Methven

A plus le confort

Nous profitons également des derniers avantages à vivre dans une maison chaleureuse. On utilise le four au maximum pour faire des lasagnes à gogo, du pain maison toutes les semaines, et des cookies pour faire taire nos fringuales. On joue et caresse les chats, tout en admirant Bella faire des petites bêtises et être trop mignonne à la fois. On profite également de l’aspirateur de Jane pour pouvoir nettoyer Gandalf de fond en comble.

Rakaia Gorge

Les semaines précédentes, nous avons préparé notre départ en commençant à ranger le van et certaines de nos affaires. Mais certaines tâches doivent attendre le dernier moment comme laver et faire sécher les draps.
Alors en attendant qu’ils sèchent, nous en avons profité pour faire une marche le long de la rivière Rakaia à 10 minutes de voiture. Par la même occasion, nous avons revu Hsin, notre ami taïwanais, qui avait fini de travailler une semaine plus tôt.
Cette courte marche nous a permis de se remettre en jambes et de voir de beau panorama ! L’eau qui s’écoule des montagnes est d’un bleu éclatant, mais malheureusement les montagnes se cachaient derrière les nuages. Nous avons revu le pigeon Néo-Zélandais, qui parfois est saoul après avoir mangé des baies car ces dernières fermentent durant la digestion. Celui que nous avons vu semblait sobre.

Merci les animaux

Tout cela sonne la fin de notre aventure ici. Même si nous sommes très content de partir et de ne plus travailler jusqu’en mai (🤞), et malgré que l’on se soit beaucoup plaint et que tout n’ai pas été parfait, partir n’a pas été chose facile.
Partir ou dire au revoir aux animaux 🙄. C’est bête mais nous nous sommes attachés à ces boules de poils. Elles nous ont apporté un certain réconfort lorsque l’on en avait marre et rendait les journées plus douces. Depuis quelques jours, nous commençons à avoir le coeur serré l’orsque l’on s’imagine passer nos derniers moments avec ces petites bêtes. Ci-dessous un florilège des moments passés en leur compagnie :

Max a profité jusqu’au bout de notre présence en se glissant dans le van pour y faire un sieste dans le lit lorsque l’on rangeait nos dernières affaires. C’était vraiment très chou.

C’est donc émus, les yeux mouillés et le cœur patraque, des poils pleins les draps et les vêtements, que nous tournons la page d’un chapitre.

Bonus

Nous avons aussi pu observer à nouveau des aurores australes (les photos sont plus flatteuses que la réalité).