Pause tourisme
Article du 16 mai 2024 au 20 mai 2024
Après quelques jours de repos pluvieux, nous entamons notre route vers le Sud. Nous avons un peu plus de 1000km à parcourir, dont un détroit à traverser en ferry, pour nous rendre à notre prochain lieu de travail. Heureusement, nous avons un peu plus de 3 semaines pour faire le trajet, alors nous décidons d’en profiter pour s’arrêter et visiter quelques endroits touristiques.
Rotorua
Cette première destination est réputée pour sa riche culture maorie et ses paysages géothermiques.
Redwood forest
Premier stop à Redwood forest, une forêt de sequoia plantée au début des années 1900. Initialement, nous aurions aimé emprunter la passerelle de 700m qui permet de se promener en hauteur à travers ces arbres les plus grands et les plus hauts du monde, mais le prix de 40$/personne pour 30 minutes nous semblait injustifié. Nous avons plutôt préféré en faire le point de départ d’une randonnée qui s’enfonce ensuite dans le bush.C’est la première fois que Clem est en présence de ces géants, et même si Mav en a vu des encore plus grands il y a quelques années au parc national de sequoia en Californie aux États-Unis, nous restons tout de même impressionnés d’être en compagnie de ces colosses.



Visite de la ville
Nous avions lu que l’odeur de soufre était particulièrement présente dans cette ville due à son positionnement dans une région du monde à forte activité géothermique. Nous avons tout de même été frappé par ce relent d’œuf pourri qui embaume certains endroits de la ville.
Malgré l’odeur déplaisante, nous avons profité d’une météo assez clémente pour nous promener en ville et admirer cette activité géothermique de près.
En effet, la chaleur de notre planète se dégage littéralement sous nos pieds et cette odeur de soufre qui provient des profondeurs de la terre parfume certaines zones de Rotorua. Il est donc commun de voir de l’eau ou de la boue qui bouillonne, ou encore des vapeurs s’échapper de bouches d’égout un peu partout dans la ville. Ces phénomènes dégagent une odeur nauséabonde, et c’est donc à ces abords que l’odeur est la plus forte.
En bref, ça pue vraiment et c’est pas du tout agréable. C’est aussi tout de même assez intéressant de voir comment la planète vit et à quel point elle est puissante, tout cela au milieu d’un quotidien urbain banal. On se demande tout de même comment des personnes peuvent habiter ici à l’année tellement l’odeur de soufre est présente, car même si après 24h, on « s’habitue », cette situation n’est pas désirable.
Nous avons commencé notre balade dans le parc Kuirau qui regroupe des bains de pieds géothermiques, des sources chaudes et un lac. Le parc n’est pas très grand, mais la fumée qui sortait de partout donnait une atmosphère assez particulière. En oubliant le bruit de la ville, nous avions l’impression d’être dans un parc d’attractions à thématique avec des déclencheurs de fumée pour accentuer le sentiment mystique du lieu.


Nous sommes en mai, et c’est ici la pleine saison d’automne. Nous avons donc eu la chance de pouvoir observer les magnifiques couleurs orangées des arbres durant notre promenade.



La ville est également réputée pour sa culture maori encore bien présente ici et que l’on peut voir grâce aux bâtiments typiques encore présents. Nous avons donc ensuite déambulé dans le quartier d’Ohinemutu, historiquement un village Maori et le site d’origine de la ville. Cet endroit abrite la tribu Ngāti Whakaue, une sous-tribu d’une tribu qui a voyagé depuis Hawaï jusqu’en Nouvelle-Zélande vers 1350 après J.C.. L’emplacement a été choisi pour son emplacement au bord du lac et l’abondance de l’énergie géothermique, utilisée pour la cuisine, le bain et le chauffage.



Nous avons terminé notre tour en passant devant le musée, malheureusement fermé depuis 2016 pour des raisons de mise en conformité avec les normes sismiques de la région. Réputé pour ses collections, le bâtiment est cependant tout aussi exceptionnel et vaut le détour.

Immersion dans la culture Maori
Comme vous l’avez compris, la culture maori est encore très présente dans cette région, c’est pourquoi il est possible de déguster le plat traditionnel : le hangi. Pas réellement un plat, il s’agit plutôt d’une méthode de cuisson qui consiste à creuser un trou dans le sol, dans lequel on allume un feu, que l’on recouvre de pierre. La nourriture sera placée dans des paniers au-dessus, le tout recouvert de terre pendant plusieurs heures où on laisse la magie opérer.
Malheureusement, pour le déguster, il faut soit être invité par de véritables Maoris lors d’une célébration, ou bien payer. Peut-être que nous aurons l’occasion un jour d’être invité par des Maoris, mais n’en étant pas sûrs, nous ne voulions pas repartir de Nouvelle-Zélande sans avoir essayé cette technique de cuisson. Nous avons donc choisit de débourser de l’argent pour une soirée où nous serons certains de déguster ce plat, et dans laquelle nous aurons l’occasion d’en apprendre plus sur la culture du peuple d’Aotearoa.
Au cours de la soirée, nous avons pu voir une descente en canoë aux flambeaux, puis assister à une cérémonie de bienvenue traditionnelle entre notre clan (constitué de tous les touristes qui ont payé pour cette soirée) et celle de notre hôte. Celle-ci dure plusieurs minutes et se découpe en plusieurs étapes, notamment un défi qui permet de valider les intentions des étrangers. Le chef de notre « tribu » accepte une fougère en signe de paix. L’autre tribu (la vraie) a partagé avec nous les coutumes et traditions maoris, mais aussi le fameux hangi. Clem s’est bien régalé, et même resservi une deuxième assiette.



Après le repas, une petite session question/réponse sur la culture maori nous a permis d’apprendre, en autre, leur définition de la famille et l’importance de la généalogie. Ainsi, là où nous nous ne sommes généralement pas capable de remonter plus de trois générations, les Maoris, et notamment le guide, nous explique qu’il connaît le nom de tous ses ancêtres jusqu’au premier de sa tribu qui est arrivé sur l’île, ce que nous trouvons impressionnant.
Nous terminons l’expérience par la visite de la restitution d’un village maori où nous apprenons que chaque bâtiment a un rôle dédié. Les maisons ne servent qu’à dormir en famille, tout le reste est partagé au sein de la tribu telle une communauté.
Sur le chemin du retour, le guide tape dans ses mains pour réveiller des vers luisants qui s’illuminent dans la forêt. Nous avons tenté de les photographier, mais le résultat n’est pas au rendez-vous. Nous finissons la visite en s’arrêtant à leur source naturelle d’eau qui leur fournit toute l’eau potable dont ils ont besoin.
Tour des lacs
En poursuivant notre route vers le sud, nous avons fait un croché par plusieurs lacs.
Nous sommes d’abord allés au lac Tarawera, situé au pied du volcan du même nom. Comme de nombreux sommets en Nouvelle-Zélande, celui-ci est lieu sacré. Appartenant à une tribu maorie locale, la seule façon de marcher sur le mont Tarawera est avec un guide local. Une excursion encore coûteuse, que nous avons préféré ne pas faire, au profit d’un autre mont similaire et plus impressionnant, dans quelques mois. Nous avons cependant pu apercevoir le mont Tarawera depuis ce lac très paisible, entouré d’arbres parés de leurs couleurs d’automne qui ajoute de la beauté au cadre.


Nous avons poursuivi avec le lac Rotokakahi ou Green lake, et son proche voisin le lac Tikitapu ou Blue lake. Nous n’avons pas trouvé de grand intérêt à ces derniers, le vert étant difficile à discerner du bleu d’un lac tout à fait classique. Il est possible de faire le tour du lac bleu, mais nous n’en avons pas trouvé l’intérêt, car une partie du parcours longe la route.


Notre arrêt suivant devait être le Frying Pan Lake, mais lors de notre arrivé sur le parking nous apprenons qu’il fait partie d’un parc géothermique payant. Nous avons déjà réservé un autre parc pour plus tard alors tant pis, nous continuons notre route.
En chemin, nous passons au bord d’un lac qui semble parfait pour manger. L’endroit est désert et calme alors nous nous arrêtons et déplions les chaises de camping et table pour cuisiner nos pâtes bolognaise au bord du lac Okaro.

C’était sans compter sur le fait qu’un samedi après-midi, deux tracteurs tondeuses débarqueraient pour tondre la pelouse (pas très haute si vous voulez notre avis) aux abords du lac. Nous nous sommes donc dépêché d’avaler le contenu de nos assiettes pour quitter ce raffut.
Pour nous détendre de ce désagrément, nous finissons la journée à la source thermale de la vallée de Waikite (Waikite Valley Hot Pools). Nous profitons ainsi de bassin d’eau chaude naturelle pendant plusieurs heures, afin de détendre nos muscles encore engourdis par les semaines de picking.



Wai-o-Tapu
Le lendemain, nous nous rendons au parc géothermique de Wai-o-Tapu qui signifie « eaux sacrées » en maori. Ce parc permet d’observer divers phénomènes liés à l’activité géothermique.
Nous commençons par nous arrêter aux Mud pools (bassins de boue) qui nous donnent déjà un bon avant-goût du reste de la matinée. À la surface, nous observons un grand bassin de boue qui bouillonne au point que des bulles éclatent et projettent de la boue en l’air.
Nous ne nous attardons pas trop, car à 9h45 nous devons aller voir le déclenchement du geyser Lady Knox en forme de cône. Nous prenons place et patientons jusqu’à 10h15 que l’animation démarre.
Après la présentation de la découverte du geyser par la guide maori, et l’explication du nom donné à ce geyser, une seconde personne vient pour déposer du savon dans le geyser, ce qui entraîne une réaction chimique et déclenche le geyser artificiellement. Lorsque ce dernier entre en action, la guide entreprend un chant en maori et c’est peut-être cette partie qui est la plus intéressante. Même si le principe de l’éruption reste impressionnante, le jet d’eau et de vapeur ne nous semble pas valoir le coup de patienter 30 minutes.

Nous poursuivons dans le parc à pied et nous retrouvons l’odeur de soufre qui ne nous avait pas manquées. Un peu à la manière d’Hawaï, le parc nous laisse ressentir la puissance de la nature. L’omniprésence de fumerolles, que ce soit dans le parc, mais que l’on aperçoit aussi au loin, renouvelle la prise de conscience de l’activité de notre Terre et nous rappel le danger bien réel. Nous cheminons entre les cheminées et lacs formés depuis des milliers d’années par l’activité sous nos pieds. Certains ont des couleurs surprenantes comme la « champagne pool » et ses bords orangés, ou encore un lac à l’eau vert néon. Des paysages et bruits tout droit sortis d’un autre monde






Rapides et cascades
Nous poursuivons notre chemin en s’arrêtant aux Aratiatia rapids qui sont situés après un barrage dont l’eau est relâchée à heures fixes. Nous nous rendons donc à un point de vue pour observer des millions de litres d’eau se déverser et remplir des gorges en quelques minutes. Nous sommes étonnées de voir la rapidité à laquelle le niveau monte de plusieurs mètres, belle démonstration de ce que représente l’ouverture d’un barrage.


Notre prochaine étape et également une démonstration de la puissance de l’eau, puisque nous nous rendons aux Huka Falls. Ces chutes ne sont pas vertigineuses, mais le débit de l’eau qui s’écoule est impressionnant, plus de 200 000 litres d’eau chaque seconde. Cela donne un aspect blanc à la cascade qui lui a valu son nom de « huka » signifiant « brouillard » en maori.

Taupō
Dernière étape de la journée, la curieuse ville de Taupō au bord du lac du même nom.
La ville possède le McDonald’s le plus cool du monde. Nous ne sommes pas très friands de l’enseigne de manière générale, mais il faut avouer que celui-ci est vraiment atypique. En effet, il est possible de manger son Big Mac et son Sundae dans la carcasse d’un ancien avion militaire, qui en plus de ça offre une belle vue sur le lac.



Nous poursuivons sur une activité insolite que Clem avait repéré il y a quelques jours et dont il parlait souvent depuis. Hole In One Challenge offre la possibilité de remporter 10 000$ si les joueurs arrivent à atteindre une cible flottante. Le principe est donc très simple : un trou, une tentative pour remporter le jackpot.
N’ayant absolument aucune expérience en golf, il était impossible de remporter le pactole, mais cela l’amusait d’essayer. Cependant, au moment de saisir sa chance, personne d’autres ne voulait tenter le challenge sur le stand, il s’est donc dégonflé et a décidé de ne pas tenter le coup, ce qui a beaucoup amusé Mav, lui offrant l’occasion de se moquer.
Deuxième chose que Clem avait préparée dans notre visite touristique de la ville était de voir le signe « #Love Taupo ». Cependant, là aussi il s’est dégonflé et n’osait pas être pris en photo avec, devant tout le monde. Pour une fois, qu’il organisait des visites, Mav voulait immortaliser le moment. Il a donc choisit, à contrecœur et avec un peu de honte, la photo devant le lac.

Après toutes ces activités folles, nous avons passer notre nuit sur un camping gratuit vu sur le lac et les montagnes. Ce qui est plus appréciable qu’un parking de centre-ville.

Ngātoroirangi Mine Bay Māori Rock Carvings
La raison principale de notre venue est une gravure maori sur roche qui se trouve au bord du lac. La seule option pour pouvoir accéder à cette œuvre d’art est par bateau, car aucune route ne rejoint le lieu. Plusieurs options d’excursion sont à disposition : croisière panoramique, voilier et kayak. C’est sur cette dernière excursion, plus sportive, que notre choix s’est arrêté.
L’avantage d’être hors-saison, en semaine, et avec un temps légèrement couvert, c’est que nous étions seuls durant ce tour, et nous avons eu la guide que pour nous.
Après quelques rappels sur les bases du kayak, nous embarquons pour environ 3h30 aller-retour. Les conditions sont idéales, le lac est très calme et la température un peu fraiche, mais nous avions suffisamment de couches de vêtements pour être au chaud.
L’aller est découpé en 3 parties, où à chaque fois nous nous arrêtons, pour le plus grand bonheur de Mav qui commence à avoir des douleurs aux épaules, mais surtout pour que la guide puisse nous raconter histoires et légendes maories du lac. En plus d’être le lac le plus grand de Nouvelle-Zélande avec une taille équivalente à Singapour ou Paris, nous avons appris en discutant avec elle, que nous étions en train de faire du kayak sur la caldeira d’un énorme volcan endormi. Assez éloigné de nos lundis matin en France.


Presque 2h après avoir commencé à pagayé, nous arrivons devant l’imposante sculpture aux dimensions hors-normes. Nous découvrons le visage tatoué d’un prêtre maori emblématique de la région sculpté dans une alcôve naturelle dans la roche d’une falaise. Cette œuvre de 14 mètre nous surplombe et nous émerveille.


Après avoir bien profité, nous prenons le chemin du retour qui est plus rapide grâce au vent qui souffle dans notre dos. Nous ne manquons pas de faire une petite pause pour manger des muffins que notre guide avait apporté à bord de nos kayaks. Ce petit tour privatif sur ce lac désert nous a beaucoup plu et nous repartons avec quelques douleurs aux mains et les épaules chauffées.

Anecdote de la semaine
On a enfin réussi à trouver du pesto de Barilla pour le plus grand bonheur de Clem. Cela faisait quelques semaines que le produit était en rupture de stock. On en a donc acheté plusieurs pots pour en avoir de côté. (spoiler : le premier pot ouvert a duré 2 jours)
Commentaire(s) à propos de "Pause tourisme"
💌💋
Et bah, quel changement après la saison des kiwis!
Je ne me rendais pas compte que votre station de ski était aussi éloignée. C’est bien d’avoir suffisament de temps pour la rejoindre tout en visitant.
Ce break de quelques semaines a du vous faire un bien énorme.
Vous êtes repartis pour de belles aventures avec encore de nouveaux paysages plus magnifiques les uns que les autres.
Egalement, cela doit être top de pouvoir discuter avec des locaux qui ont un lien aussi fort avec leur histoire.
Coucou Mav et Clem, c’est fantastique cette nature préservée. Les zones d’activité volcaniques me rappellent tout à fait Yellowstone. C’est vraiment intéressant de pouvoir découvrir la culture Maori. Merci de nous partager tous ces récits.