Sous les étoiles et au cœur de la Terre

Article du 07 février 2025 au 09 février 2025

Un ciel capricieux

Nous nous réveillons et découvrons que la météo fait encore des siennes. Le ciel est totalement gris et voilé, ce qui ne nous arrange pas, car nous allons à Lake Tekapo, connu pour être une région avec l’un des ciels les plus purs au monde. Malheureusement, nous ne pouvons plus trop nous permettre d’attendre, alors nous nous mettons en route.

Nous décidons de commencer par monter à l’observatoire universitaire pour avoir une vue sur le lac, même si, en découvrant que la route est payante, nous hésitons un peu. Finalement, nous choisissons de rentabiliser les 8 $ d’accès en prenant un petit-déjeuner grâce à notre cuisine ambulante à base d’œufs et de bacon avec vue sur le lac. C’est assez insolite, car à quelques dizaines de mètres de nous se trouvent l’observatoire et ses énormes télescopes.

Nous nous rendons ensuite dans le village pour faire le tour de quelques boutiques. À notre grande surprise, en sortant, nous voyons des rayons du soleil percer les nuages.
Petit à petit, un coin de ciel bleu s’agrandit. A la vue de cette amélioration, nous sommes face à un dilemme. Ce matin encore, nous étions résignés à ne pas rester pour la nuit et à partir revoir les manchots bleus à Timaru, mais ce changement vient remettre notre programme en question.
Outre la beauté du lac, accentuée par le beau temps, le ciel étoilé de cette région est vraiment exceptionnel. Mais pour cela, il faut attendre la nuit. Après réflexion, nous décidons de prendre le pari que le ciel restera dégagé jusqu’au soir, tant pis pour les manchots que nous avons déjà vu il y a quelques mois.

Désormais, nous avons la journée devant nous. Nous flânons autour du lac, visitons l’église, puis nous installons à une table de pique-nique pour déjeuner face à l’eau et profiter du moment.

En milieu d’après-midi, nous rejoignons le camping, car il semble se remplir rapidement d’après ce que nous avons lu.

Nous restons éveillés jusqu’à presque minuit, mais malheureusement, les nuages ont fait leur retour. Nous allons donc nous coucher avec un goût un peu amer.
Aux alentours de 3 heures, Mav se réveille et, par miracle, le ciel est complètement dégagé. Elle décide alors de réveiller Clem pour aller dehors et profiter des étoiles. Le spectacle est grandiose, la Voie lactée brille au-dessus de nous, et nous avons même la chance d’apercevoir un nouveau météore (bien plus petit que le précédent). Pourtant, l’ambiance est moins magique qu’au lac Wakatipu. Il y a énormément de circulation, même la nuit, et nous sommes surpris de voir trois ou quatre véhicules arriver au camping à une heure aussi tardive.

sur les terres du Rohan

Un peu fatigués du réveil nocturne, nous essayons de ne pas perdre trop de temps, car nous avons pas mal de route aujourd’hui.

Nous faisons un premier arrêt à Burkes Pass pour découvrir un endroit hors du commun : de vieilles maisons d’époque figées dans les années 60, où tout est à vendre. Dans ce bric-à-brac, on trouve des produits en tout genre, principalement liés à l’automobile.

Ensuite, nous nous arrêtons à Fairlie, dans une boulangerie réputée pour ses tourtes. Nous les avions déjà goûtées lorsque nous vivions chez Jane, et ce sont les meilleures que nous ayons trouvées dans tout le pays. Nous en achetons cinq qui constituront nos prochains repas, même si Clem a envie de tout goûter… alors qu’il n’est même pas encore 11 h !

Nous roulons ensuite pendant presque deux heures pour rejoindre Mt Sunday. Pour l’atteindre, nous devons malheureusement emprunter 20 km de chemin de terre avant d’arriver dans la vallée qui a servi de décor pour le Rohan dans Le Seigneur des Anneaux.
Après avoir dégusté nos tourtes mac & cheese et saumon-bacon (un mélange incongru mais incontournable ici), nous entamons la petite marche qui mène au sommet de Mt Sunday.
En chemin, Clem se projette encore un peu plus dans certaines scènes de ses films préférés. Contrairement à d’autres lieux de tournage, ici, tout est flagrant et très reconnaissable, la végétation, les montagnes et surtout la colline sur laquelle se trouvait Edoras, la capitale du Rohan. Tout est identique, à l’exception des bâtiments qui sont fictifs. Nous croisons même quelques fans encore plus assidus qui ont réservé une excursion avec un guide mettant à disposition des répliques d’épées et de haches pour faire des photos.

Malgré un vent assez fort, le paysage est grandiose et vaut largement la peine, même sans avoir vu les films.

Nous terminons la journée avec encore deux heures de route en direction du Nord.

Des souterrains et un vol de perroquet

Une seconde journée avec beaucoup de route nous attend, alors nous reprenons la route de bonne heure. Aujourd’hui, nous traversons les Alpes du Sud par Arthur’s Pass.

Nous faisons un premier arrêt à Castle Hill et ses étranges formations géologiques. Nous nous baladons au milieu de ces immenses rochers de calcaire, certains atteignant plusieurs dizaines de mètres. Ce décor, qui rappelle l’univers du Seigneur des Anneaux, n’a pourtant pas été utilisé dans les films. C’est devenu un terrain de jeu pour les grimpeurs, ainsi qu’un lieu spirituel pour les Maoris.

Il est encore tôt, mais il fait déjà très chaud. Cela tombe bien car notre prochaine activité se déroule sous terre, où il fait plus frais. Cependant nous hésitons un peu. Il s’agit d’une marche souterraine où il est conseillé d’avoir une lampe torche, des chaussures solides et une combinaison d’eau, car le chemin n’est rien d’autre que le lit d’une rivière. Avant de nous lancer, nous lisons les panneaux expliquant les risques et découvrons que plusieurs personnes sont mortes ici d’hypothermie ou de noyade en tentant l’expérience par mauvais temps. Il fait beau pour l’instant, mais de gros nuages noirs s’amoncellent derrière les montagnes.
Nous décidons donc d’aller voir l’entrée de la grotte sans être convaincus de nous y aventurer. Deux pères accompagnant leurs enfants discutent avec Clem, et après avoir partagé nos inquiétudes, ils nous rassurent en nous disant qu’ils l’ont fait la semaine dernière et que ce n’est pas très compliqué. Nous décidons donc de les suivre, car ils nous inspirent confiance.

Nous nous jetons littéralement à l’eau, dès l’entrée, où un bassin de 80 cm de profondeur nous attend. Nous nous attendions à une eau glaciale, mais elle est simplement fraîche. Rapidement, nous prenons goût à l’aventure et nous amusons vraiment. Sur la fin, quelques bassins un peu plus profonds et au courant plus fort sont un peu plus techniques à traverser.
Nous avons adoré marcher les pieds dans l’eau fraîche après une matinée sous un soleil de plomb, remonter des cascades et découvrir les entrailles de la Nouvelle-Zélande. À peine repartis, nous nous demandons déjà si nous pourrions refaire ça en France.

Notre prochain arrêt est un point de vue sur le viaduc d’Otira. À peine garés, nous apercevons un kea en train de voler. Nous sortons en vitesse, car il est bien plus proche qu’à Milford Sound, et nous sommes tout excités. À notre plus grande joie, ils sont trois, bien réveillés et joueurs.
Nous les regardons voler au-dessus de nous, fascinés par les incroyables couleurs de leur plumage, vert avec des reflets bleus sur le dos, et flamboyant rouge-orangé sous les ailes. Nous aurions pu rester des heures à les observer, mais nous sommes déjà en retard pour notre prochaine activité. Le viaduc, lui, ne valait pas vraiment le détour.

Nous reprenons ensuite la route pour 200 km en direction de Lewis Pass, où nous terminons la journée par trois heures de détente dans des sources chaudes.

Le cadre des bains est magnifique en fin de journée avec le coucher de soleil. Afin de revigorer le corps et l’esprit nous avons également tenter le bain froid après le hammam, qui est une petite épreuve mentale.

Anecdotes

Un matin, nous nous rendons compte que nous avons perdu (ou qu’on nous a volé) le logo Toyota à l’avant du van.

Nous avons recommencé la trilogie Le Seigneur des Anneaux, pour le plus grand bonheur de Mav… en version longue !