Les kiwis c’est fini

Article du 05 mai 2024 au 13 mai 2024

Nous avons eu le droit à 2 jours de coupures pour se reposer un petit peu et profiter de beau moment comme ce coucher de soleil.

Exigence et qualité

Après quelques jours de repos bien mérités, nous avons été rappelés par notre employeur pour travailler dans un autre verger, cependant ce n’est pas lui qui organise la récolte à cette localisation. Nous devons donc nous plier à une nouvelle organisation avec des personnes que nous ne connaissons pas dans une exploitation où nous ne sommes jamais allés. Nous remplaçons un couple qui fonctionnait comme nous, un cueilleur et un superviseur, et nous nous intégrons à une équipe avec qui nous n’avons jamais travaillé, mais que nous connaissons de vue.
Ici, le mot d’ordre est la qualité, évidemment, nous devions faire attention précédemment, mais désormais les standards demandés sont très élevés, ce qui change un peu la façon de récolter. Le « rain picking », une technique que certains utilisent et qui consiste à lâcher les kiwis au-dessus du sac plutôt que de les déposer, est totalement prohibé car cela endommage les fruits. Nous étions plutôt habitués à un entre-deux avec la possibilité de lâcher les kiwis une fois les mains dans le sac et non pas depuis la hauteur des branches. Mais cela est également complètement interdit, la seule façon de faire est de les déposer dans le sac. Il ne doit y avoir aucune tige accrochée au fruit dans le sac, le moindre fruit légèrement abîmé doit être jeté, il faut compter le nombre de fruits mous, et on en passe. Il faut rajouter à cela que le client est très souvent avec nous pour observer notre travail, il nous demande de rajouter plus de fruits dans les bennes, ce qui ajoute de la tension. En bref, ils sont très difficiles à satisfaire et le travail de Mav se transforme à faire la police avec les cueilleurs qui ne sont pas habitués à ces conditions et veulent aller plus vite, pour gagner plus d’argent.
Le second jour, nous avons appris que nous passons dans des lignes où certains fruits ont déjà été récoltés, ce qui veut dire qu’il ne restait donc que très peu de fruits, et les plus petits. Il était donc difficile d’atteindre une productivité rentable. De plus, une incompréhension entre Zespri (entreprise qui chapeaute l’industrie du kiwi en Nouvelle-Zélande) et l’entreprise de conditionnement a désorganisé le planning journalier, et après 1h de travail l’équipe souhaitée partir car les conditions de travail n’étaient pas réunies. Finalement, tout le monde est resté pour ne pas endommager la réputation de notre employeur, et espérer travailler le plus possible avec ce client qui peut nous proposer encore quelques jours supplémentaires avant que la saison ne soit finie.

Quelques jours plus tard, nous changeons de verger et les exigences sont encore un niveau au-dessus. Le propriétaire est encore plus à cheval sur la qualité et nous sommes en permanence fliqué par des salariés du fermier. Il y a constamment une personne de son équipe à côté du superviseur pour vérifier l’état des sacs déposés, et tous les jours une condition supplémentaire s’ajoute aux règles de cueillette. Cela en devient étouffant pour tout le monde et nous avons l’impression qu’ils nous mettent des bâtons dans les roues. Le nerf de la guerre est bien évidemment l’argent pour les cueilleurs comme pour le fermier, et il faut trouver une balance entre les revendications des travailleurs et les standards demandés par l’employeur. Nous avons donc passé plusieurs jours très compliqués qui heureusement arrivent à la fin de la saison, car sinon cela aurait pu nous gâcher l’expérience. Nous avons tout de même réussi à tenir bon pour les 5 derniers jours de ce travail agricole.

Une photo devant notre dernière benne, et on se donne rendez-vous sur la plage en fin de journée pour faire un feu et partager un moment plus convivial tous ensemble.

Après avoir travaillé 4 semaines, la saison de récolte des kiwis gold est cette fois-ci bien finie. La récolte des kiwis verts va commencer, cependant la cueillette de ces derniers est plus compliqué. Notre employeur ne les fait pas, et de toute façon, il faut avouer que nous commençons à en avoir un peu marre. Ces derniers jours, où les conditions de travail étaient plus dures, nous ont vacciné, et nous préférons prendre ce petit mois off pour visiter et se reposer.
Les deux jours qui suivent notre dernier jour de travail sont pluvieux ce qui nous donne l’excuse parfaite pour s’en remettre et organiser la suite. On prend le temps de réserver les prochaines activités, et cela nous fait bizarres de dépenser de l’argent autrement qu’en courses et en essence.

Bonus 🎥

Nous souhaitons vous partager une petite vidéo réalisée par un membre de notre équipe initiale (coucou Marcus!) qui montre un peu notre quotidien durant le mois passé.
Vous pouvez également regarder la vidéo dès le début pour en apprendre plus sur son expérience en tant que « kiwifruit picker », mais c’est en anglais !

Le changement de nos corps sédentaires

Avec la saison de récolte des kiwis, nous avons accumulé beaucoup de fatigue et les douleurs se font ressentir à travers tout le corps. Aux douleurs dans le dos, il faut ajouter celles des mains, notamment celles de Clem qui semblent s’être musclés et plus charnu. Sur les derniers jours, on a commencé à ressentir dans les épaules une douleur proche de la tendinite à force de répéter le même mouvement.
Ce travail physique allié à une alimentation équilibré, mais surtout moins riche (r.i.p le bon fromage) et surtout servie en plus petite quantité qu’en France, nous a fait perdre pas mal de poids à tous les deux. Rien de dramatique, mais visuellement notre corps a bien changé depuis tous les restaurants de New-York.
 Nos pantalons ne nous serrent plus du tout et nos ceintures manquent désormais de trous !

Le froid s’installe (un peu trop) bien 🥶

Comme nous l’avions déjà ressenti la semaine précédente, nous avons été traversés par une vague de vent du sud qui nous a obligé à mettre les doudounes lorsque nous sortons du van, et à remplir la bouillotte qu’un couple de Français avec qui nous avons sympathisé il y a quelques semaines et qui s’apprêtait à partir du pays nous a gentiment donné. Cela nous a à nouveau confortés dans notre décision d’avoir loué du chambre chez l’habitant pour l’hiver, car nous n’aurions pas pu vivre dans le van cet hiver à la montagne.

La nature est incroyable

Après avoir passé l’une des pires journées à cause de friction au travail, nous avons été récompensés par un spectacle magnifique.
En sortant pour aller prendre sa douche, Clem urge Mav de venir voir le ciel, ce dernier était complètement rouge ce qui au premier abord est assez inquiétant. Déconcertés, nous pensons ensuite aux aurores australes (« southern light »), mais nous n’en sommes pas certains car ce n’est ni la meilleure période, ni le meilleur endroit pour en voir. En plus, nous attendions plutôt que ces dernières soient vertes plutôt que rouge feu. Cependant, ne croyant pas à une visite extraterrestre, nous ne voyons pas d’autres explications. Nous essayons de chercher une réponse chez les autres campeurs, mais personne n’est dehors. Après quelques photos, nous nous renseignons sur Internet et nous comprenons que les aurores sont visibles assez largement en Europe, et dans l’hémisphère nord plus globalement, car il y a actuellement une grosse éruption solaire. Cela ne nous gâche quand même pas le plaisir de voir ce phénomène époustouflant, que nous avions envisagé, mais que nous ne chassions pas.

Anecdote de la semaine

Nous avons pour habitude d’acheter des bananes assez vertes, car nous préférons le goût et parce qu’elles tiennent également plus longtemps si nous ne les consommons pas dans les jours suivants l’achat. Cependant, celles que nous avons achetées ne sont tellement pas mûres que la peau ne se détache pas. Nous avons dû utiliser un couteau pour pouvoir l’ouvrir, chose que nous aurions mieux fait d’éviter. En effet, la banane avait un goût tellement farineux qu’il était impossible de la manger. Nous avons donc malheureusement fini par la jeter. Rien d’intéressant nous diriez vous, mais cela nous a appris une belle leçon : ne pas s’entêter. Si la peau ne s’enlève pas, il y a une bonne raison, la nature est bien faite.

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Commentaire(s) à propos de "Les kiwis c’est fini"

  • Victor le 19/05/2024 23:59

    Encore de magnifiques photos! Merci, Merci, Merci.
    Sacré expérience cette récolte de kiwis, notamment après avoir travaillé pour différents propriétaires. Ces quelques semaines vous auront permis de vivre des choses inimagineables avant votre départ. Vous vous en souviendrez toute votre vie! Au delà des désagréments occasionné, je comprends que c’est plus efficace que la salle de sport pour avoir la ligne!
    Reposez vous bien et profitez de votre temps libre avant de démarrer votre job à la station d’hiver.

  • Christophe le 24/05/2024 18:22

    Merci pour ce partage de vos aventures au pays des kiwis ! La consultation de votre blog est devenue pour moi le rendez-vous de chaque fin de semaine.
    Pour ce qui est des aurores boréales, elles étaient aussi sur Lyon (petite photo ici : https://www.lyondemain.fr/aurores-boreales-lyon/) Malheureusement je n’étais pas présent ce jour-là.
    Hâte de voir vos prochaines aventures dans la poudreuse 😉
    Amicalement vôtre

  • VIDAUD Nathalie le 27/05/2024 23:21

    🥰