Hawaï – Des volcans partout 🌋

Article du 11 février 2024 au 13 février 2024

Volcano National Park

Mav a mal dormi cette nuit et le réveil était compliqué.
Au petit-déjeuner, nous discutons avec d’autres voyageurs et après avoir préparé le pique-nique nous allons en direction de Volcano Park. Nous avons décidé de faire un aller-retour aujourd’hui, car nous n’avons plus rien à faire d’autres à Hilo.

Quelques gouttes de pluie nous accueillent à l’arrivée et le ciel reste couvert. Nous récupérons un plan à l’entrée et nous décidons de commencer par les Sulphur Banks (banque de soufre).
Quand nous passons à travers la fumée, la chaleur qui émane des cratères nous fait penser à la sensation quand on ouvre la porte d’un hammam et l’odeur ressemble à celle d’un pétard qui vient d’exploser. C’est très surprenant de marcher au travers de ces fumés.

Nous nous rapprochons du cratère Kilauea que nous longeons depuis sa crête, et nous sommes impressionnés de la grandeur et la hauteur ainsi que des fissures que l’on voit. Nous apercevons aussi quelques stations d’appareils, sûrement pour faire des relevés.

En croisant d’autres personnes, nous nous sentons trop équipés. Nous voyons des personnes en jeans voire en crocs. En effet, appeler ces chemins des trails c’est un peu une exagération. Durant la première portion, nous marchions sur un ponton, et maintenant le chemin est en terre et quasiment plat. Ce n’est pas la première fois que nous nous équipons pour une randonnée pour finalement nous retrouver sur des chemins pavés ou très aménagés.

Sur le retour, Mav commence à avoir faim et mal aux cervicales. La fatigue se fait sentir et nous retournons au visitor center où il y avait des tables de pique-nique.
Tout en mangeant, nous planifions notre après-midi en essayant de faire un maximum de marche sans trop repasser aux mêmes endroits. En effet, le parc est vraiment adapté à tous les niveaux. Il y a quelques randonnées difficiles, mais beaucoup font entre un et cinq kilomètres, car les points d’intérêts sont accessibles en voiture la majeure partie du temps.

Après avoir établi le plan de bataille et posé le sac de Mav nous commençons une randonnée au milieu des arbres et des plantes, ce qui est très différent de la randonnée de ce matin.
Après être descendu, nous marchons cette fois-ci dans le cratère ce qui est assez impressionnant. C’est fou d’imaginer qu’ici il y a eu de la lave (et qu’il pourrait en avoir à nouveau). Sous nos pieds, les rochers sonnent creux et ça n’est pas très rassurant.
Quelques plantes réussissent à pousser dans ces conditions et le contraste noir et vert est très beau à voir.

Nous remontons pour cette fois-ci pour longer un cratère voisin, le Kilauea Iki.
Avant de descendre dans ce dernier, nous faisons un crochet par un tunnel creusé par la lave. Il faut beaucoup d’imagination dans cet endroit pour y voir autre chose qu’une grotte. Comme ce n’est pas notre cas, et nous l’avons simplement traversé à l’aide de nos lampes frontales.

Nous entamons ensuite une longue descente pour marcher sur la caldeira du Kilauea. Une fois en bas, nous sommes tous petits au milieu d’un immense trou.
Nous la traversons de tout son long et remarquons ici encore de jolies plantes qui poussent. Mav a encore du mal à s’imaginer cet endroit rempli de lave, et Clem essaie tant bien que mal d’imaginer les jets de lave s’élevant à plusieurs centaines de mètres pour former le bassin de lave qui durcira et deviendra le terrain sur lequel nous marchons.
Pour le retour, il faut grimper et la fatigue se fait ressentir pour nous deux. Nous comprenons cette fatigue une fois dans la voiture, nous avons parcouru 23 km avec 700m de dénivelé positif. Plutôt contents de nous, lorsque nous connaissons ces chiffres, cela nous rassure sur l’état physique dans lequel nous sommes.

Avant d’aller manger, se doucher et dormir, nous devons aller faire des courses et c’est toujours un moment que l’on n’aime pas ici.
Évidemment, il y a presque aucune marque que nous connaissons, donc on recommence à zéro en termes de processus de sélection des produits. Puis vient le prix, on ne comprend pas comment les gens arrivent à manger ici, tellement c’est cher. Et enfin, l’organisation des magasins est incompréhensible. Nous avons dû demander pour trouver les crèmes solaires, alors que nous sommes à Hawaï. Où encore pour trouver une crème pour le visage, nous avons dû tourner pendant 20 min sans savoir laquelle était juste hydratante.

Nous pensions rentrer tôt en quittant le parc avant 18h et bien, nous ne mangerons pas avant 21h30 ce jour-là.

Seul au monde 🚶🏻‍♀️🚶🏼‍♂️

Aujourd’hui, nous quittons l’auberge, alors nous faisons nos sacs et de nouveau direction Volcano park pour une randonnée.

Après une heure de route, nous commençons à marcher à travers des champs de roches volcaniques, le paysage ressemble beaucoup à la veille. Pour nous repérer, nous devons suivre des cairns disposés tout le long du chemin, ici les randonnées ne sont jamais très bien balisées.
Au bout d’une heure (qui en paraissent beaucoup plus) nous arrivons au bord d’un ancien cratère. La vue est déstabilisante. Pour la première fois, nous ressentons l’aspect dévastateur qu’a eu l’éruption. Nous nous disons que ce pourrait être un lieu de tournage parfait pour un film apocalyptique, avec des fumerolles comme effet spécial.

En direction du deuxième cratère, remarquons des pierres de lave plutôt étonnantes. Elles sont brillantes et teintées de bleu/violet. Nous voyons bien les coulées de lave qui ont durci et nous sommes beaucoup plus impressionnés de marcher ici plutôt que sur les randonnées d’hier. Premièrement, nous n’avons vu personne depuis le départ, ce qui accentue le sentiment d’être seule au monde. Deuxièmement, le paysage volcanique à perte de vue nous donne l’impression d’avoir été déposé à la fin du monde.

Le second cratère, Makaopuhi, est plus grand et profond, mais beaucoup plus vert, avec une forêt qui a poussé à flanc de falaise.
Notre parcours nous mène à un 3ème et dernier cratère, nous devons traverser une forêt pour nous y rendre. Le terrain est beaucoup plus accessible et nous gagnons en vitesse.

Au bout d’une trentaine de minutes, nous nous rendons compte que les abords du chemin sont complètement saccagé. La terre est retournée, les arbres déracinés et nous nous demandons ce qui c’est passé. Nous ne sommes pas très rassurés et aimerions bien croisés d’autres randonneurs. En faisant attention à nos pas, car le terrain était boueux, nous remarquons des traces de chaussures, ce qui nous rassure, car nous ne sommes pas seuls, mais également des traces de pieds de cochon. Et nous nous disons que ce sont sûrement eux qui ont ravagé la forêt. Nous ne sommes donc pas plus rassurées par cette information.

Nous sommes finalement arrivés au bout de la randonnée et accueillis par un cratère grandiose. Nous nous sommes assis là pour pique-niquer et admirer cette vue déconcertante. Nous notons d’anciennes coulées de lave qui viennent d’un volcan, le Pu’u oh’o, qui est régulièrement actif, heureusement pas en éruption à ce moment.

Alors que nous mangions, un gros nuage nous passe à côté et nous sentons simplement quelques gouttes, ce qui nous réjouit, car nous n’avons aucune envie de manger mouillé.

Nous décidons de repartir, malheureusement au bout de quelques minutes nous nous arrêtons déjà pour mettre nos protections sur nos sacs et nos vestes imperméables, car la pluie arrive finalement sur nous.
Ayant mis trois heures à l’aller, il nous restait logiquement autant de temps avant de retrouver la voiture. Inconsciemment, nous accélérons le pas en espérant échapper plus rapidement à la pluie.
De retour dans la forêt, nous ne sommes à nouveau pas rassurés avec la présence de cochons sauvages, et pour cause, du coin de l’œil Mav voit une grosse tâche noire bouger. De peur, elle ne dit rien et la pointe pour indiquer à Clem qu’il y a l’animal que nous redoutions de croiser. Pris de peur le cochon noir détale dans la forêt et le cœur de Mav s’accélère. Heureusement, ce dernier a eu peur et n’est pas venu dans notre direction, une chance pour nous, qu’il n’y a pas eu de petit à défendre.
D’instinct, nous marchons encore plus vite car si nous en avons vu un, il y en a peut-être d’autres pas très loin. Au final, nous avons mis cinquante minutes au lieu d’une heure et quinze minutes sur la même portion.

Malheureusement, il pleut toujours et nous avons l’impression de suivre les nuages, ou ce sont eux qui nous suivent, au choix. En sortant de la forêt, la météo rend le paysage encore plus apocalyptique qu’à l’aller. Le ciel est bas, il y a du brouillard et les écarts de température intensifie la fumée qui s’échappe du sol. Trempés, nous sommes tout de même contents de voir le paysage dans ces conditions. Toutefois, celles-ci ne sont pas géniales pour voir les cairns et donc trouver notre chemin.

L’avantage des roches volcaniques, c’est que même humides, elles accrochent bien, nous permettant de maintenir une cadence élevée et ce qui nous permet de faire la portion en trente-cinq minutes au lieu de quarante-cinq.
Malgré le rythme soutenu, nous remarquons que le sol a changé et n’est plus aussi foncé, comme si l’eau avait sublimé la roche. La typologie du sol nous oblige à faire attention à l’emplacement de nos pieds, ce qui permet d’apprécier la couleur bordeau sous nos pieds.
La pluie se calme et un challenge commence à émerger chez Mav, celui de finir la randonnée sous les 5h. Il nous reste donc trente-cinq minutes pour faire ce que nous avions fait en une heure à l’aller. Tout en restant prudents, nous marchons vite, malgré la fatigue et les douleurs.

Nous repérons les premiers humains depuis presque cinq heures et nous avons comme le sentiment d’être de retour à la civilisation après avoir traversé des paysages chaotiques.
Clem ne fait que de vérifier sa montre pour s’assurer que l’on atteigne notre objectif. À quatre heures et cinquante-huit minutes de marche, nous pensions être à la fin et nos pas sont tellement rapides que nous commençons à courir tels des enfants qui ne veulent pas perdre leur pari.
Malheureusement, Clem avait lancé son chrono avant le début du chemin balisé, donc nous n’avons pas pu atteindre le parking sous les 5h, mais nous avons réussi à faire les 19km (distance totale de la randonnée) à temps. Challenge completed ✔️

Au final, la randonnée n’était pas si compliquée que ça malgré la distance, mais marcher presque tout le temps en ligne droite rendait les distances plus longues. La pluie n’a pas facilité les choses, mais les conditions en sont restés à de la pluie, ce qui n’est pas si terrible lorsque l’on est bien équipé.
Le soir, nous avons mal aux pieds et nous n’avons qu’une hâte, dormir. Le soleil se couche tôt ici, et à 18h, au moment de manger, nous avions l’impression qu’il était déjà 21h.

Encore de la lave solide

Nous dormons maintenant dans une chambre au milieu de la forêt et c’est hyper agréable de se réveiller avec le soleil et le chant des oiseaux plutôt, que le son des moteurs défilant devant la fenêtre et du bruit de la clim à fond.
Comme nous nous sommes couchés tôt, nous nous levons tôt. Par flemme, nous passons une bonne partie de la matinée à (re)organiser le programme sur les deux autres îles. Après le petit-déjeuner, nous nous forçons à sortir et à profiter du soleil. Nous devions initialement faire une randonnée de 24 km à 3000m d’altitude, mais au vu de notre fatigue, nous préférons être raisonnables et faire comme tout le monde ici, c’est-à-dire, visiter le parc en voiture.

Alors direction notre premier stop, Mona Loa Lookout, qui est également le départ de la marche initialement prévue.
En nous y rendant, nous avons la chance de voir un néné prendre son temps pour traverser devant nous. C’est une espèce d’oie endémique d’Hawaï qui a failli disparaître et qui est aujourd’hui en train de se repeupler. Le nom de cette animal amuse beaucoup Clem, nous avions régulièrement vu des panneaux « Nene crossing » et il est surexcité lorsque nous le rencontrons.
Nous pensions que ce point de vue nous permettrait de voir le volcan le plus massif du monde de plus près, mais les pentes du volcan sont très douces et nous ne voyons même pas le sommet dépasser des arbres. En revanche, le point de vue offre une vue panoramique sur le Parc National des volcans.

Alors que nous étions à l’extrémité Nord du parc, nous nous dirigeons à l’extrémité Sud pour l’arche marine d’Hōlei. De la route, nous pouvons voir une ancienne coulée de lave qui s’est échouée sur l’océan et nous nous rendons compte des proportions et des conséquences qu’une éruption peux avoir.

Nous effectuons un premier stop pour aller voir des pétroglyphes, des dessins préhistoriques gravés dans la pierre. Des panneaux expliquent le sens des différents symboles que l’on peut voir, mais le plus visible de tous est de petite cavité creusé dans la roche, il y en a des milliers.
Nous apprenons que chaque cavité représente une naissance et le trou servait à enterrer le cordon ombilical lors d’une naissance.


L’arche marine n’avait rien de spectaculaire, mais nous avons pu pique-niquer entre l’océan et les falaises formées par la lave, tout en nous amusant des Américains qui ne savaient pas se garer en marche arrière sans avoir trois fois la place nécessaire ce qui donne lieu à des situations drôle.

Il était déjà le milieu de l’après-midi, et pour ne pas dire que nous avions rien fait de la journée, Clem a suggéré de faire une dernière balade nommé « Devastation trail » qui offre un point de vue sur le cratère que nous avions traversé avant-hier. Pour le plus grand bonheur de Mav épuisée, nous avons marché pour voir ce point de vue auquel nous aurions pu très bien accéder via le parking à quelques mètres de là.
En prenant de la hauteur, nous nous rendons compte d’à quel point les personnes qui marchent au fond du cratère sont tout petits en comparaison des cicatrices qu’il reste au sol. Un panneau d’information nous apprend que les geysers de lave ont pu atteindre jusqu’à 600m de haut et nous avons du mal à imaginer ce que cela représente visuellement, mais nous imaginons parfaitement la puissance nécessaire pour que la lave arrive à cette hauteur.

En rentrant, nous voulions acheter un chocolat chaud à emporter, mais la caisse du restaurant n’ouvrait que dans 20min, et cela semblait impossible pour les serveurs de nous le servir avant. Nous sommes donc rentrés pour poser les affaires.
Pendant que Mav se douchait, Clem est reparti au restaurant et en a profité pour faire un petit jogging, pour que nous puissions accompagner nos cookies d’une boisson chaude pour le goûter.

Nous avons fini la journée à s’occuper de choses que l’on repousse depuis quelques jours, c’est à dire de l’administratif.
C’était sans compter sur une coupure de courant dans tout le quartier à 19h30. Nous attendons quelques minutes, mais rien ne se rallume. Nous appelons notre hôte qui nous dit que ça arrive de temps en temps et qu’il faut attendre. Clem est déconcerté et se rend compte encore une fois de la chance que nous avons en France, tandis que Mav, a déjà vécu cela en Birmanie, propose d’aller descendre manger à la frontale.
Nous ne sommes pas encore en camping, mais ce sera un bon exercice pour dans 3 jours.

Finalement, la gazinière ne fonctionne pas sans électricité, alors nous remontons en espérant que l’attente ne sera pas trop longue. Au bout de trente minutes le courant revient et nous pouvons manger.

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Commentaire(s) à propos de "Hawaï – Des volcans partout 🌋"

  • Victor le 09/03/2024 13:11

    Ces volcans, ça parait vraiment grandiose! Je comprends que vous étiez pas rassurés de vous retrouver tout seuls au milieu de nulle part! En tout cas, vous avez l’air d’aimer rajouter du challenge au challenge! En revanche pas eu le temps de dégainer l’appareil photo pour le néné? N’en faites pas trop non plus et veillez bien à votre santé. Côté, repas, c’est sur que au bout de quelques semaines la nourriture française doit vous manquer. J’espère qu’en NZ vous aurez plus de choix et que vous y trouverez votre bonheur.