Dernier chapitre en Nouvelle-Zélande

Article du 10 février 2025 au 24 février 2025

La route du retour

Nous avons beaucoup roulé ces derniers jours et nous sommes désormais au centre de l’île du Nord, alors qu’il y a seulement 72 heures, nous étions encore dans la partie sud de l’île du Sud. Par conséquent, ces derniers jours n’ont pas été très palpitants. Nous sentons de plus en plus que notre aventure touche à sa fin, et nous n’avons plus grand-chose sur notre liste des choses à voir.

Notre seule activité notable a été un pique-nique face au lac Rotoiti, dans le parc de Nelson Lakes. Nous avons partagé ce moment avec des canards peu farouches.

Pour notre plus grand plaisir, nous avons enfin reçu notre commande Coldplay (après trois mois et demi d’attente). Nous étions très contents, comme en témoignent nos sourires.

Voute céleste souterraine

Si vous vous souvenez bien, nous avons déjà eu l’occasion d’observer des vers luisants à plusieurs reprises. Cependant, certaines grottes sont réputées pour offrir un spectacle exceptionnel avec ces petites créatures. Sur recommandation du couple de Français que nous avions rencontré dans le Northland, nous avons réservé une visite de l’une de ces grottes.

Après un court trajet en bus, durant lequel notre guide nous explique la topographie de la région, nous arrivons à l’entrée de la grotte. Avant de commencer l’exploration, nous jetons un œil à la rivière et apercevons une anguille d’environ deux mètres, dont l’âge est estimé à 60 ans ce qui est assez impressionnant.

Nous nous équipons de casques munis de lampes frontales et pénétrons dans la grotte. Lorsque la lumière extérieure laisse place à une obscurité totale, nos yeux commencent à percevoir de petits points lumineux au-dessus de nous. Le spectacle est déjà impressionnant, avec peut-être une centaine de ces étranges lucioles. Notre guide nous explique alors comment elles chassent grâce à leurs filaments collants, qui sont leurs prédateurs (une araignée), et nous avons même l’occasion de les voir bouger. Nous apprenons ainsi qu’il ne s’agit pas réellement de vers luisants, mais de larves de mouches. L’appellation « glow worms » est donc purement commerciale.

Désormais bien informés, nous montons à bord d’un bateau gonflable pour naviguer sur la rivière souterraine.
Ce moment est indescriptible, nous avons l’impression d’observer un ciel étoilé, composé de dizaines de milliers de larves. Leur lumière est si intense qu’elle se reflète sur l’eau, nous plongeant dans une ambiance digne du film Avatar.

Blue Spring

En route vers Rotorua, nous faisons un détour pour visiter Blue Spring. Cette petite randonnée était auparavant fermée en raison de travaux suite à un glissement de terrain, mais le chemin a récemment rouvert, bien que partiellement.
Dès les premiers pas, nous découvrons une eau cristalline d’une pureté exceptionnelle. Il s’agit de l’une des sources d’eau les plus pures au monde, fournissant environ 60 % de l’eau en bouteille de Nouvelle-Zélande.

Trail en Nouvelle-Zélande

Deux semaines avant notre départ, nous faisons halte à Rotorua pour que Clem puisse participer à une course, une idée qui lui trottait dans la tête avant même notre départ de France. Il s’est inscrit sans savoir si cela collerait avec notre itinéraire, et heureusement, tout s’est bien goupillé.
En revanche, il n’a pas pu vraiment se préparer physiquement, hormis durant l’hiver où nous étions plus sédentaires. Son objectif est donc simple, boucler la distance.

La veille de la course, nous retirons son dossard et faisons le tour des stands des partenaires de l’événement. Nous rencontrons un coureur suisse de plus de 70 ans, inscrit sur la distance de 170 km, tandis que Clem s’attaque à la plus petite distance, 23 km. Nous sommes admiratifs face à cet homme qui voyage seul et ne court « que » depuis dix ans.

Le lendemain, la journée commence tranquillement, car le départ n’est qu’à 10 h. L’ambiance est plutôt détendue sur la ligne de départ. Il faut dire que le premier tiers de la course se déroule autour d’un lac, offrant un cadre magnifique. Nous voyons passer la tête de course de la distance 50 kilomètres, et la vitesse est impressionnante.

Clem se rend ensuite dans son sas de départ, tandis que Mav se positionne pour le voir partir. Après un discours en maori, le top départ est donné. Clem s’élance prudemment, utilisant les premiers mètres sur route comme échauffement. Une fois sur la partie boisée, il accélère et en profite pour dépasser une partie des coureurs. Pendant ce temps, Mav se prépare à le soutenir moralement et confectionne une pancarte.

Le premier rendez-vous était prévu après environ 45 minutes, au premier ravitaillement. Mais Clem est allé plus vite que prévu et est arrivé en seulement 37 minutes, prenant Mav de court. Un peu déçu de ne pas l’avoir vue, il reste concentré, la route est encore longue. Le second point de rencontre était fixé après le deuxième ravitaillement, au 16ᵉ kilomètre. Mais, en bonne supportrice, Mav parvient à le retrouver à deux reprises le long du parcours. Les spectateurs sont nombreux, ce qui booste mentalement, mais voir Mav lui donne à chaque fois un coup de motivation supplémentaire !

Pour atteindre le deuxième ravitaillement, Clem affronte quelques montées et descentes qui, globalement, se passent bien. Il parvient à ne pas trop marcher.
Dans les descentes, il relance quand il peut, mais ses mollets commencent à se raidir. Il décide donc de bien s’hydrater et de reprendre des forces au ravitaillement avant de repartir en marchant pour ne pas perdre trop de temps. Ce passage marque la sortie de la forêt et la fin du dénivelé, les six derniers kilomètres sont plats.

Au loin, il aperçoit Mav et se remet à courir sous ses encouragements. À ce stade, il devrait terminer sous les trois heures sans trop de problème, ce qui est plus que satisfaisant compte tenu de son manque de préparation. Mais justement, ce manque va se faire cruellement ressentir sur le dernier tiers du parcours.
Des crampes s’invitent et deviennent un véritable calvaire. L’abandon n’est pas une option, il faut trouver des solutions. Clem s’arrête à plusieurs reprises pour s’étirer contre un arbre, un poteau ou une barrière et décide de marcher. Il n’est pas seul à souffrir, ce qui le rassure un peu, et chacun essaie de motiver les autres à tenir bon.
Le parcours traverse des zones géothermiques dégageant une forte odeur de soufre. L’air nauséabond ne donne pas envie de traîner, ce qui le pousse à accélérer malgré la fatigue.

Après presque une heure de lutte contre la douleur, la ligne d’arrivée est enfin en vue. Il faut finir en beauté, les caméras sont là car Mav l’attend pour immortaliser ce moment. Les crampes reviennent à seulement 100 mètres de l’arrivée, mais plus question de s’arrêter maintenant, la récupération viendra après.

Ainsi, après 2 heures et 54 minutes d’effort, Clem franchit la ligne après 23 kilomètres et presque 500 mètres de dénivelé positif. L’aventure a été intense, le cadre magnifique, et au final, il n’en restera que de bons souvenirs.

De retour là où tout a commencé

Il est temps pour nous de prendre la route vers Auckland, marquant ainsi la fin de notre périple en Nouvelle-Zélande. Nous repassons devant plusieurs lieux où nous avions fait nos premiers tour de roues avec Gandalf. Nous retrouvons des campings où nous avions passé nos premières nuits, réalisant à quel point cette année est passée à une vitesse folle.

Il est également temps de trouver de nouveaux propriétaires pour notre maison roulantes. Nous lui offrons donc un nettoyage complet, intérieur et extérieur, afin qu’il soit prêt pour les visites. Nous trions nos affaires, certaines seront gardées, d’autres laissées sur place, et le reste sera renvoyé en France.

Pour finaliser la vente du van, un passage équivalent au contrôle technique est nécessaire. Malheureusement, il ne le passe pas. Nous devons donc débourser plus de 700 € pour les réparations (heureusement que nous avons retravaillé en janvier). Notre chance c’est que les travaux sont réalisés dans la journée, et nous postons l’annonce de mise en vente le soir même.

Après deux jours et demi d’attente, nous recevons enfin un premier message et organisons une visite dans l’après-midi. Après plus d’une heure de discussions, nous avons bon espoir d’avoir trouvé les futurs propriétaires de Gandalf. Ils ont eu un coup de cœur, tout comme nous un an plus tôt. Nous restons prudents, mais le feeling est bien passé. Il correspondait parfaitement à leurs critères, même s’il dépassait légèrement leur budget.
Le soir même, ils nous font une offre que nous acceptons, et nous convenons de la remise des clés quatre jours plus tard.

Nous sommes soulagés, car le marché ne semblait pas favorable à la vente. Beaucoup d’annonces voyaient leur prix baisser, et nous n’avions reçu aucun autre message sérieux. Nous avions pris un petit risque en affichant le nôtre au même prix que nous l’avions acheté. Avant de recevoir leur message, nous étions d’ailleurs prêts à baisser le prix le soir même.

Même s’il n’y avait pas de raison particulière, nous avions une petite appréhension jusqu’au dernier moment, redoutant que la vente capote. Les jours suivants ont donc été marqués par l’attente du moment fatidique.

La dernière aventure avec Gandalf

Nous avons offert un dernier périple à Gandalf, en périphérie d’Auckland. Clem tenait à aller à Muriwai beach pour observer une colonie de fous austraux. Le chemin d’accès, fermé pour rénovation, a récemment rouvert. N’ayant pas pu les voir au Cape Kidnappers, c’était une belle occasion de nous rattraper.

Après seulement 40 minutes de route et 5 minutes de marche, nous sentons les oiseaux avant même de les voir. Leur nombre important et leurs fientes dégagent une odeur si forte qu’elle nous fait hésiter à rebrousser chemin. Mais une fois au point d’observation, nous sommes récompensés par la vue de milliers de ces oiseaux marins blancs à tête jaune, venus d’Australie.
La colonie compte environ 2 000 individus, qui viennent se reproduire sur ces falaises durant l’été. L’odeur finit par ne plus se faire sentir et nous passons une bonne demi-heure à les observer voler au-dessus de nous et s’occuper de leurs petits.

Adieu

Le jour tant attendu est arrivé. Nous lavons une dernière fois les draps et faisons le plein d’eau avant de nous rendre au lieu de rendez-vous pour la vente. Nous retrouvons les futurs propriétaires et procédons aux derniers échanges. I
ls rencontrent quelques difficultés pour nous transférer l’argent, mais nous savons ce que c’est. Après presque une heure, le virement est validé, et nous pouvons enfin leur remettre les clés. Il est temps de dire adieu à notre fidèle compagnon, qui nous aura menés tant bien que mal à travers tout le pays.

Clem, soulagé, affiche un sourire satisfait, même s’il ressent un léger pincement au cœur en voyant quelqu’un d’autre prendre possession de Gandalf. Quant à Mav, plus nostalgique, elle a les yeux légèrement humides face à ce moment symbolique.

Anecdote

En quittant le lac Rotoiti un peu précipitamment, après un changement de programme de dernière minute, nous avons dû prendre une décision rapide. Clem s’est levé de sa chaise pour en discuter avec Mav dans le van. Une fois d’accord, nous n’avons pas perdu une seconde et avons immédiatement pris la route.
Malheureusement, ce départ précipité s’est fait au détriment de notre chaise, restée seule faisant face au lac.

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Commentaire(s) à propos de "Dernier chapitre en Nouvelle-Zélande"

  • Gisèle le 15/03/2025 12:25

    Le 15 Mars 2025
    Bravo pour les tee shirts Colplay
    et pour la course de Clément
    et pour toute ces belles choses que vous voyez