Cap sur le Japon
Article du 25 février 2025 au 02 mars 2025
Notre voyage dans la peau
Maintenant que nous sommes sans moyen de locomotion, nous passons notre dernière semaine dans l’auberge où notre périple a commencé.
Notre programme n’a rien d’exceptionnel, nous nous occupons des dernières formalités, nous trions nos photos et postulons à quelques offres d’emploi pour tâter le terrain.
Tout de même, nous avons réservé notre mardi pour ramener avec nous un souvenir symbolique, un tatouage. Il y a un peu plus d’un mois, nous avions contacté un artiste et réservé un créneau dans son salon.
Le jour J, nous sommes à la fois excités et un peu stressés, car nous ne savons pas encore ce qu’il va dessiner, mais nous lui faisons confiance. Il a tatoué plusieurs olympiens et stars néo-zélandaises. Nous avions tout de même quelques demandes et souhaitions un design de style maori. Avant de commencer, il nous pose quelques questions pour affiner nos attentes.
Clem passe en premier. Il commence par esquisser grossièrement le dessin au feutre sur son avant-bras, puis ajoute des détails. Après validation du croquis, les choses sérieuses commencent. Avant d’encrer la peau, le tatoueur murmure une bénédiction à voix basse. Un geste inattendu qui ajoute encore plus de sens et de symbolique à l’expérience. Pendant deux heures, Clem reste immobile, avec Mav à ses côtés, sans voir le travail en cours. Mais lorsqu’il découvre enfin le résultat, il est ravi et surtout admiratif du travail artistique. Au-delà des formes, le niveau de détail est impressionnant, avec des traits d’une extrême finesse qu’il a fait a main levée.
Vient ensuite le tour de Mav, qui suit le même processus. Elle ne restera qu’une heure sur la table, son tatouage étant plus fin. Elle est tout aussi émerveillée et contente du résultat.


Le grand départ
Dimanche matin, réveil à 6h30 après une courte nuit. Nous prenons immédiatement la direction de l’aéroport.
En à peine 30 minutes, nous passons le check-in et la sécurité. Avant d’embarquer pour près de 11 heures de vol, nous avons le temps de passer un dernier appel à la famille de Mav et nous avons eu la famille de Clem hier soir.
Lors du décollage, quelques larmes, une émotion partagée… et ça y est, nous quittons le sol néo-zélandais.

Finalement ces 10 heures passent très vite, et nous ne pouvons que recommander Air New Zealand.
Nous avions prévu des sandwichs pour tenir tout le voyage, mais nous sommes agréablement surpris d’apprendre que deux repas sont prévus à bord. Alors imaginez la joie de Clem lorsqu’en plus une glace au miel est servie en collation !
Autre élément agréable, nous étions sur une rangée avec deux sièges, ce qui nous permet de voyager confortablement. Clem en profite tellement qu’il ne se lève qu’à la toute fin du vol.

Arrivée au Japon
Nous voilà au Japon. Après un an dans un pays anglophone, se retrouver face à des panneaux entièrement en japonais fait un drôle d’effet.
Dans la file d’attente pour le contrôle d’identité, Clem en profite pour enseigner à Mav quelques bases comme « bonjour » et « merci ». Très vite, nous nous habituons aux gestes comme incliner la tête en guise de salut ou encore donner et recevoir avec les deux mains, mais nos premières interactions sont tellement rapides que nous répondons en anglais.
Nous sommes immédiatement impressionnés par cette nouvelle culture.
Au moment de récupérer nos bagages, nous constatons avec étonnement que les valises sont soigneusement alignées sur le tapis, et un employé les réorganise méthodiquement. À la douane, un agent, voyant le passeport français de Mav, lui adresse un « Bonjour ! » avec un grand sourire.
Nous nous dirigeons ensuite vers la station de train pour acheter nos cartes de transport en commun. Là, c’est la panique pour Mav. Beaucoup de monde, énormément d’informations écrites en japonais, aucune indication claire pour nous… Nous tentons de décrypter les affiches avec des photos, mais sans succès. Après avoir demandé de l’aide avec quelques mots-clés à deux personnes, nous trouvons enfin la borne d’achat, puis nous nous dirigeons rapidement vers le métro.
Avec l’aide de Google Maps, nous identifions notre quai et montons précipitamment dans le premier wagon, juste avant la fermeture des portes. Un peu dépassés par cet environnement, nous ne sommes pas sûrs d’être sur la bonne ligne. Peu à peu, nous apprenons à décoder l’affichage du métro, qui, après un moment de réflexion, s’avère plutôt bien conçu. Nous découvrons aussi le silence quasi religieux qui règne dans les transports en commun… à l’exception des reniflements, qui, semble-t-il, ne dérangent personne.
Après 1h30 de transport et 15 minutes de marche, nous arrivons enfin à notre auberge, épuisés. Elle a l’air top, ce qui confirme les dires de nos amis qui y séjournent depuis quelques jours déjà. En effet, une amie de Mav est à Tokyo depuis deux semaines pour le travail et a prolongé son séjour avec son compagnon. Par un pur hasard, nous nous retrouvons donc dans la même ville à l’autre bout du monde pour deux jours.

Première soirée tokyoïte
Après avoir déposé nos affaires, nous trouvons encore l’énergie pour sortir manger.
Nous nous baladons une vingtaine de minutes dans Tokyo de nuit et avons l’impression d’être dans un film. Partout, des distributeurs de boissons, des supérettes typiques appelées « kombini », des passants respectant scrupuleusement les feux rouges, des files d’attente bien ordonnées pour monter dans les bus… et des japonais absorbés par leurs écrans.
Nous arrivons dans le quartier d’Asakusa, un peu animé, et décidons d’entrer dans un Don Quijote, une chaîne de magasins qui ressemble à une Foir’Fouille mais encore plus chaotique. L’expérience commence fort avec des aquariums à l’entrée, dont l’un rempli des poissons que l’on voit dans Nemo et un autre abritant trois murènes. À l’intérieur, quatre étages bondés où l’on peut trouver tout et n’importe quoi, mais principalement du n’importe quoi si vous nous demandez notre avis. Entre la foule, le bruit et les lumières agressives, nous ne restons pas longtemps car nous commençons à avoir mal à la tête.
En nous éloignant, nous découvrons une rue bordée de maisons basses en bois, illuminées par des lanternes. L’atmosphère est paisible et nous trouvons cet endroit magnifique.


Pour ce premier soir, nous n’osons pas encore entrer dans des restaurants fréquentés uniquement par des japonais, où les menus ne sont pas traduits. Nous manquons d’énergie pour gérer une potentielle incompréhension et ne voulons pas risquer de mettre les restaurateurs mal à l’aise. Leur culture est pleine de codes et de coutumes que nous ne maîtrisons pas encore, et la barrière linguistique ne nous aide pas.
Nous optons donc pour un restaurant avec tapis roulant, où l’interaction est réduite au minimum. Tout se passe via une tablette : nous commandons et les plats arrivent directement à notre table. Il est aussi possible de se servir parmi les assiettes qui défilent.
Clem goûte ses premiers sushis japonais, probablement bas de gamme ici, mais déjà bien meilleurs que ceux trouvés en France. Nous tentons de décrypter la carte avec Google Traduction, mais le résultat est approximatif. Nous commandons donc un peu au hasard… avec quelques surprises gustatives pas toujours agréables, mais qui ont le mérite d’être locales !
De retour à l’auberge, nous retrouvons nos amis. Excités par ces retrouvailles, nous veillons tard et ne nous couchons qu’après 1h du matin.
Commentaire(s) à propos de "Cap sur le Japon"
Avec vos tatouages, vous partez avec de souvenirs indélébiles. Vous avez vécu une sacré expérience et j’imgine que cela a du être compliqué de faire vos adieux à la NZ. Votre nouvelle aventure au Japon à l’air de partir sur les chapeaux de roue. C’est un très grand changement qui va vous faire découvrir un univers très différent et apparemment vous en mettre encore plein les yeux.