Nous voilà à Taïwan !
Article du 25 mars 2025 au 27 mars 2025
Notre vol se passe très bien, et nous avons même la chance d’observer une dernière fois le Mont Fuji par le hublot. Même depuis les airs, ses longues pentes enneigées restent majestueuses.

Nous assistons ensuite à un autre spectacle, moins réjouissant. La nuit est tombée, et alors que nous approchons de notre destination, Clem aperçoit quelques points lumineux en contrebas. Rien d’anormal jusque-là, ce sont sûrement des bateaux de pêche. Mais peu à peu, leur nombre augmente jusqu’à en compter plusieurs centaines. Nous comprenons rapidement qu’il ne s’agit pas de petites embarcations, mais de navires de pêche industrielle. L’image de cette machine infernale pour les écosystèmes nous serre un peu le cœur.
Arrivée tardive
Nous avons de la chance, notre arrivée se passe très bien. Après un petit questionnaire, nous passons sans attente aux contrôles, et nos sacs sont déjà là lorsque nous arrivons pour les récupérer.
Nous filons directement vers le train express que nous avons réservé pour ne pas perdre de temps. En effet, nous avons atterri un peu avant 21h, l’accueil de l’auberge ferme à 22h, et nous avons bien envie de dormir décemment. Car malgré nos messages, nous n’avons jamais eu de réponse de leur part concernant une arrivée légèrement tardive.
Dans le train, Clem se renseigne sur les marques internationales présentes ici qui pourraient être intéressantes. Il découvre que Salomon, sa marque favorite, vend ses chaussures deux à trois fois moins cher. Nous sommes plutôt surpris d’un tel écart, mais nous irons jeter un œil en boutique.
Une fois arrivés à la gare principale de Taipei, la capitale, nous retirons de l’argent sans souci. En revanche, sortir pour rejoindre la rue nous prendra plusieurs minutes. La gare est immense, et nous avons du mal à trouver la bonne sortie. En effet, on y trouve les navettes pour l’aéroport, les trains locaux, les trains à grande vitesse, une gare routière et même un centre commercial.
Nous finissons par sortir, et Clem découvre pour la première fois un vrai pays d’Asie. Alors que le Japon est très occidentalisé, Taïwan est, lui, plus proche des pays d’Asie du Sud-Est. Les scooters sont légion sur les routes, l’humidité est bien présente, des tas de câbles font office de guirlandes, et les traversées de route sont parfois chaotiques… tout cela tranche nettement avec l’archipel nippon.
Nous arrivons avec un peu de retard à l’auberge, mais cela ne pose aucun problème. Elle est plus petite que ce à quoi le Japon nous avait habitués, mais tout semble propre. Après une bonne douche, nous allons directement nous coucher.
Taipei
Nous restons une semaine à Taipei et ses alentours, et même si c’est la capitale, il n’y a pas tant de choses à faire, alors nous prenons notre temps.
En guise de petit-déjeuner, nous mangeons les restes de nourriture que nous avons achetés hier à l’aéroport. Puis nous sortons et marchons vers notre première visite. En chemin, nous nous arrêtons pour acheter nos EasyCard. Ces cartes vont nous permettre de payer les transports en commun et de faire de petits achats dans les supérettes, en les rechargeant régulièrement.
Après une petite marche sous une chaleur assez pesante, nous arrivons à la maison commémorative du Dr. Sun Yat-Sen.
Il y a peu d’explications traduites, mais nous comprenons qu’il est le fondateur de la République de Chine, le nom officiel de Taïwan, et qu’il a joué un rôle majeur dans le renversement de la dynastie gouvernante de l’époque.

Nous allons ensuite au Huashan 1914 Creative Park, un centre culturel installé dans d’anciens bâtiments industriels réhabilités en boutiques d’art et d’artisanat, et qui accueille des événements locaux. Cet endroit pourrait tout à fait avoir sa place en Europe, dans un quartier « bo-bo ».
Nous nous rendons compte que l’île est un mélange quasi parfait entre l’Asie du Sud-Est et le Japon. Avec ses milliers de motos, ses rues pas très propres et ses petits commerces qui vendent tout et rien, nous ressentons aussi un côté très occidental et ouvert sur le monde, avec de la nourriture de tous les horizons et une organisation plutôt limpide et respectée.
Nous entrons dans un pop-up qui semble populaire, avec une file d’attente. À l’intérieur, nous découvrons des centaines de peluches, représentant surtout de la nourriture.
Nous ne comprenons pas le concept, mais remarquons que toutes les peluches sont emballées dans du plastique à usage unique, un détail très similaire au Japon.
Après avoir fait le tour, Clem déguste un latte dans un café qui a gagné un prix mondial en latte art.
Nous poursuivons notre visite au hall commémoratif de Chiang Kai-shek. Nous arrivons sur une immense place, avec deux gigantesques bâtiments colorés qui se font face, et il n’y a presque personne.
Nous n’en croyons pas nos yeux : l’endroit est superbe et désert, ce qui ne nous était pas arrivé depuis presque un mois, car au Japon, il y a toujours des masses de touristes dans les lieux aussi imposants.
Nous réalisons que nous reviendrons la semaine prochaine pour assister au concert de musique classique de Ludovico Einaudi dans l’un de ces deux bâtiments.
Un peu plus loin, un troisième bâtiment abrite la statue de Chiang Kai-shek. Il n’y a pas d’explications sur le personnage, mais nous apprendrons plus tard qu’il est controversé : il a su unifier la Chine et lutter contre le communisme, mais de façon dictatoriale.
Sur un panneau, nous comprenons tout de même que la relève de la garde va avoir lieu dans quelques minutes, alors nous patientons tranquillement.
Nous assistons à une véritable chorégraphie synchronisée, où les gardes marchent avec des pas très précis et manipulent leur fusil avec habileté, le lançant parfois en l’air. C’était inattendu, mais intéressant à voir.



En fin de matinée, nous allons en direction du village des artistes de Treasure Hill, et nous nous arrêtons au Shuiyan Market, dans le quartier de Gonguan, pour manger.
La nourriture est un élément culturel très fort ici, mais Clem ne s’attendait pas à voir toutes les parties des animaux exposées aussi librement. En France, nous cachons ces « mauvais » morceaux, tandis que Mav, bien qu’elle n’apprécie pas non plus, n’est pas surprise, car elle a déjà vu cela en Asie du Sud-Est.
Rien n’est traduit en anglais, alors pour nous simplifier la vie, ne pas prendre trop de risques et parce que ça nous manque, nous avons pris des quiches. Nous ne pensions pas en trouver ici, mais elles n’étaient pas mauvaises, pour notre plus grand plaisir.
Nous avons visité le village des artistes, mais nous n’avons pas bien compris l’idée de ce lieu, qui regroupe des ateliers d’artistes et des œuvres réalisées avec des matériaux de récupération. Nous n’avons pas réussi à en saisir le sens. Bref, nous ne nous sommes pas attardés.
Notre prochaine visite est la tour 101, l’emblème de Taipei.
Le magasin Salomon était sur la route, alors nous décidons de nous y arrêter. Très rapidement, nous voyons que les prix en boutique ne sont pas les mêmes que ceux en ligne, vus la veille. Une affiche explique que de nombreux sites vendent des contrefaçons à des prix bien moindres. Nous demandons aux vendeuses si celui que nous avons vu est une arnaque, ce qu’elles confirment. Tant pis pour nous, mais tant mieux pour le portefeuille.
Nous décidons de ne pas monter à l’observatoire de la tour, et de rejoindre directement un croisement de rues très photogénique, parfaitement aligné avec la tour. En passant devant un stand de beignets frits et fourrés, Clem décide de goûter. Nous apprendrons plus tard, grâce à notre ami, que ce plat, dont on ne connaît pas le nom, est justement un snack typique pour « caler un coin » dans la journée.

Après cet encas, nous montons sur Elephant Hill en empruntant des escaliers sans fin. Heureusement, en cette fin de journée, le soleil a commencé à décliner, il fait donc un peu moins chaud, mais ce n’est pas une promenade de santé non plus.
Nous faisons une pause sur une plate-forme qui nous offre déjà une belle vue sur la ville et sur la tour 101. Clem aperçoit des oiseaux avec une longue queue noire et blanche, qui nous rappellent les fantails qui nous suivaient en Nouvelle-Zélande, mais en taille XL. À force d’entendre son chant, Clem repère aussi un petit oiseau tout coloré, perché en haut d’une branche.
Après cette pause, nous poursuivons vers un second point de vue, un peu plus en altitude et mieux dégagé. Le coucher de soleil est dans une petite heure, alors nous attendons patiemment le spectacle avec la vue sur la ville.



Nous allons maintenant en direction du temple Longshan, qui ferme ses portes à 22h. Nous en profitons pour le voir de nuit.
L’atmosphère sur la place devant le temple est un peu bizarre, beaucoup de personnes semblent sans abri ou droguées. Nous ne traînons pas et entrons rapidement dans l’enceinte du sanctuaire.
Les visites nocturnes sont beaucoup plus calmes et agréables. Nous remarquons que beaucoup de nourriture est amenée en offrande, ce qui nous laisse avec des questions que nous poserons à nos amis taïwanais. Il y a également énormément d’orchidées disposées un peu partout, et certaines sont vraiment gigantesques.
Nous poursuivons avec le marché de nuit de la rue Huaxi, mais rien ne nous fait vraiment envie.
L’endroit rappelle à Mav son voyage en Asie du Sud-Est, et Clem n’ose pas goûter ce qu’il ne connaît pas, il préfère tester plus tard avec notre ami.
Il est bientôt 22h, et le snack de l’après-midi commence à être loin, alors nous nous dirigeons vers le quartier piéton Ximending.
Nous découvrons un lieu très animé, avec des panneaux publicitaires lumineux et des boutiques de marques.
Nous décidons d’aller dans un restaurant spécialisé dans les mets locaux. Malheureusement, l’établissement est tenu par des personnes pas très agréables, qui nous ont pressés de manger, car ils voulaient fermer rapidement.


Notre première journée se termine sur cette note un peu négative, mais globalement, nous avons passé une bonne journée et nous avons été agréablement surpris par la capitale taïwanaise.
Retrouvailles
Cela fait deux jours que nous ne mettons pas de réveil, et nous sommes plutôt contents de pouvoir nous réveiller naturellement.
Notre première sortie de la journée est le temple de Confucius, un temple très coloré et calme. Il n’y a pas beaucoup de traductions en anglais, alors nous nous contentons de profiter avec les yeux.
Juste à côté, le temple Dalongdong Baoan nous intrigue. Nous décidons donc d’y passer rapidement avant de rejoindre notre ami, qui nous a donné rendez-vous dans un restaurant très populaire ici.


Nous avons rencontré Hsin lorsque nous avons travaillé à la station de ski de Mt Hutt en Nouvelle-Zélande. À cette période de notre voyage, nous planifiions notre retour, et il nous a proposé de le rejoindre à Taïwan, car après sept ans, il avait décidé de rentrer dans son pays d’origine. L’occasion était trop belle pour ne pas être saisie, et nous voilà, quelques mois plus tard, à nouveau réunis.
Nous déjeunons chez Din Tai Fung, une chaîne de restaurants très connue. Nous devons faire une heure d’attente avant d’avoir une table à midi.
Nous profitons de ce temps-là pour nous promener dans un centre commercial à proximité et voir si nous pouvons faire de bonnes affaires.
C’est aussi l’occasion de nous raconter, chacun notre tour, ce que nous avons vécu depuis notre dernière rencontre.
Le cadre du restaurant est soigné, et nous retrouvons un service plus occidental, ce qui nous convient bien. Hsin s’occupe de commander différents plats et il nous explique, au fur et à mesure, ce que nous dégustons. Clem apprécie déjà la cuisine taïwanaise, surtout l’huile de sésame, tandis que Mav a un peu plus de mal, avec ses goûts français bien ancrés.
Nous allons ensuite nous balader dans les quartiers alentour et en profitons pour lui poser toutes les questions que nous avons. Nous nous installons ensuite dans un café très charmant, qui ne paie pas de mine de l’extérieur. Nous sommes étonnés de voir un chocolat chaud Valrhona sur la carte, et cela nous fait plaisir. En effet, cela nous rappelle un peu New York, car la cousine de Clem, qui nous a hébergés là-bas, travaille justement pour cette marque. C’était donc une belle surprise pour Mav, tandis que Clem a testé un café au jus de citron, plutôt intriguant.
Nous allons ensuite nous promener à Battleship Rock pour voir le coucher de soleil et profiter d’une autre vue sur toute la ville.

Nous allons ensuite dîner dans un restaurant bien plus modeste que celui de midi. Très local : nous sommes assis sur des tabourets en plastique, la salle est éclairée par des néons blancs, et les murs sont vétustes.
Mais après tout, nous ne sommes pas ici pour la déco, mais pour bien manger et l’objectif a été rempli. Encore une fois, Hsin passe la commande, et nous découvrons ce que nous mangeons… en le mangeant. Nous partageons tous les plats, ce qui plaît bien à Clem, car cela lui permet de tester de nouvelles saveurs sans gaspiller.
Notre ami voulait aussi nous faire goûter des desserts locaux, dans une enseigne où rien n’est traduit. Mais là encore, il y a la queue devant le magasin. Hsin commande une gelée avec de la glace pilée et du sirop. Cela nous rappelle la glace que nous avions goûtée à Hawaï, mais nous n’aimons pas beaucoup plus. Nous adorons la cuisine taïwanaise dans sa version salée, mais pour les desserts, nous sommes un peu moins fans.
Enfin, nous finissons la journée dans un bar à cocktails, et un ami de Hsin nous rejoint.
Nous n’avons pas visité beaucoup de lieux aujourd’hui, mais nous avons goûté plusieurs spécialités locales et, surtout, retrouvé Hsin, ce qui nous a fait énormément plaisir.
Commentaire(s) à propos de "Nous voilà à Taïwan !"
Hsin sounds like a nice guy