Premiers jours à Tokyo

Article du 03 mars 2025 au 05 mars 2025

Faux départ

Malheureusement, au réveil il pleut, alors qu’il fait beau et chaud à Tokyo depuis 2 semaines. Dans l’après-midi c’est carrément de la neige qui est annoncée.
Nous aurions pu rester nous reposer mais nous ne voulons pas perdre de temps alors nous empruntons des parapluies mis à disposition et nous allons affronter la météo capricieuse.

Notre premier stop se fait dans une boulangerie, et une vraie, cela nous avait manqué. Au Japon il y a beaucoup de boulangerie très similaire à celle que l’on peux trouver en France avec les classique baguette et croissant, mais aussi d’autres patisseries et des sandwichs chauds. Pour se servir, nous devons utiliser des pinces à usages unique alors que tous les produits sont emballés dans un sachet. À la caisse nous voyons une employé se parler seule en mettant en place des articles et une caméra scanne nos produits. Nous ne savons pas bien pourquoi, car ce n’est pas une caisse automatique. 
Au moment de quitter la queue, une employée fait tomber des plastiques et elle s’exclame de manière catastrophique. Mav se retrouve face à un dilemme, l’aider comme elle l’aurait fait partout dans le monde, mais risquer de mettre l’employée en mauvaise posture ici, ou ne rien faire comme nous avons l’impression qu’un client japonais aurait fait, mais qui n’est pas naturel pour nous. En s’abaissant, Mav la voit faire des petits pas rapides du coin de l’œil. La dame s’excuse mille fois et la remercie semblant honteuse de cette maladresse. Nous comprenons alors qu’ils ont tellement le sens du service que cela en devient presque extrême et malsain.

Après ce petit déjeuner gourmand, nous retournons sous la pluie pour visiter le musée national de Tokyo. Nous bravons vents et tempête en traversant le parc Ueno, pour rien car en arrivant les barrières sont fermées. Nous vérifions les horaires et nous sommes plutôt surpris de voir que le musée est fermé tout les lundis. Nous pensions avoir trouvé l’endroit idéal pour s’abriter, nous sommes donc dégoutés et pas à l’abri.
Après quelques recherches, nous nous dirigeons vers un musée immersif TeamLab Borderless. Lorsque nous arrivons devant l’entrée, nous apprenons qu’il n’y a plus de places pour la journée et c’est guère mieux pour le lendemain. Sacré 1ère journée à Tokyo…

Après une matinée peu interessante, nous décidons de rester au chaud pour déjeuner. Pour accéder au restaurant, il faut faire la queue et c’est normal ici. En effet les salles sont très petites, et même si les japonais mangent très rapidement, nous devons tout de même patienter.
Nous dégustons de bonnes ramen et presque immédiatement après avoir fini nous nous faisons gentiment pousser vers la sortie. Etant donné qu’il y a la queue, il est nécessaire pour eux que les places tournent rapidement.

La fatigue commence à arriver et Mav préfère rentrer à l’auberge se reposer.
Clem restera avec Chloé et Maxime et visitera les musées Mori et Suntory, qui expose de petites expositions, mais servent surtout d’abri contre la tempête. Il ne tarde pas non plus à rentrer lui aussi pour se reposer.
Notre seul réconfort aura été de voir de la neige tomber ce qui donne toujours le sourire.

Nous nous retrouvons à l’auberge et finalement nous affinons notre programme, pour le reste de la semaine, car nous avons l’impression d’avoir perdue la journée.

La pluie s’est arrêté et nos amis nous proposent de les rejoindre à Shibuya, un quartier connu pour son passage piéton mythique. Pour ne pas dire que nous avons rien fait aujourd’hui, nous nous motivons à les rejoindre.
Immédiatement, en sortant du métro nous assistons à cette scène où plusieurs centaines de personnes traversent la route dans toutes les directions. Toutefois, nous sommes un peu déçu, car nous nous attendions à quelque chose de plus grandiose.
Ensuite, nous nous promenons les rues du quartier qui est également connu, pour être le Times Square japonais. Ici l’animation s’étend aux nombreuses rues adjacentes contrairement à New-York qui est un simple espace publicitaire autour d’un square.

Les rues sont bondées de monde et pas particulièrement de touristes.

Nous rentrons dans le magasin Nintendo et le Pokemon Center. Nous nous en étions déjà rendus compte, les japonais sont les champions des goodies. Tout objet est bon pour être personnalisé avec la franchise souhaitée. L’envie de craquer est forte, mais nous n’avons pas de place dans nos sacs.

Enfin, nous retrouvons nos amis pour partager le diner.

Vrai départ

Nouvelle journée et, bonne nouvelle, la pluie n’est pas au programme. Nous en profitons pour démarrer de bonne heure. Notre première tâche est d’acheter des carnets dans une boutique repérée par Mav. Nous en choisissons deux, l’un pour collecter des tampons disponibles dans certaines gares et lieux touristiques, et l’autre pour recueillir des goshuins, des calligraphies sacrées réalisées à la main dans les temples et sanctuaires. Cela nous permet d’avoir de beaux souvenirs peu encombrants.

Nous rejoignons ensuite nos amis au temple Meiji Jingu. Pour y accéder, nous empruntons une immense allée qui traverse un parc forestier. Ce sanctuaire shintoïste, l’un des plus impressionnants de Tokyo, nous séduit par ses grandes structures en bois et son activité spirituelle toujours vivante. Nous poursuivons notre visite dans les jardins adjacents. Malheureusement, le décor est un peu triste sans les iris en fleurs.
En chemin, nous tombons par hasard sur une allée bordée de tonneaux de vin français et de saké qui se font face. Les vins proviennent de domaines bourguignons et ont été offerts à l’empereur du Japon lors de l’ouverture du pays aux échanges internationaux, notamment avec la France.

Après cette découverte, nous nous séparons de Chloé et Max, qui commencent à avoir faim, et nous nous dirigeons vers le parc Yoyogi. Bien que la nature soit encore en hibernation, nous réalisons que les Japonais sont plutôt sportifs, particulièrement adeptes du footing.
Alors que nous nous apprêtons à quitter le parc, nous tombons sur des pruniers en fleurs. Ce ne sont pas encore les cerisiers, mais leurs jolies teintes roses nous enchantent, et nous en profitons pour prendre de nombreuses photos.

Notre prochaine étape est la rue Takeshita, célèbre pour ses boutiques excentriques. En plus des magasins de babioles, nous sommes surpris de découvrir des cafés à thème avec des animaux en tout genre, chats, chiens, cochons, loutres, ou même perruches. Cette pratique peu commune chez nous et nous sidère. Intrigués, nous explorons également une boutique de costumes aux créations plus extravagantes les unes que les autres.

En début d’après-midi, la faim nous pousse vers un restaurant spécialisé dans les ramens carbonara. Cependant, nous tombons des nues en découvrant qu’une file d’attente virtuelle est en place et que notre tour ne viendra que dans deux heures. Pour patienter, nous dégustons des gyozas au comptoir d’un restaurant proche.
Profitant du temps d’attente, nous retournons à Shibuya pour voir la statue d’Hachiko que nous avons oublié de voir hier. Ce chien légendaire est devenu un symbole de fidélité pour avoir attendu pendant dix ans à la gare son maître décédé.

Après 1h30, Clem reçoit une notification indiquant que notre place est prête au restaurant. La pluie ayant repris, nous nous hâtons d’y retourner. Depuis la file d’attente, nous pouvons observer la confection des nouilles en direct, ce qui aiguise encore plus notre appétit. Une fois installés, nous dégustons des ramens d’une qualité exceptionnelle, des pâtes épaisses, cuites al dente, un véritable régal.

Nous quittons le restaurant vers 17h, sous une pluie battante, parfois même mêlée à de la neige. Fatigués, nous décidons de rentrer à l’auberge pour nous reposer. Clem, épuisé, s’endort dès 22h, tandis que Mav rejoint Chloé et Max pour une dernière soirée ensemble avant leur départ de Tokyo. 

Une longue journée

Alors que nous petit-déjeunions, nous avons eu le plaisir de recroiser nos amis avec leurs valises. Après de derniers au revoir, nous prenons la direction du musée de Tokyo, qui était bien ouvert cette fois.

Le musée est très orienté vers l’art et peu vers l’histoire, ce qui nous a un peu déçus. Certes, les expositions sur les différents arts japonais, comme la cérémonie du thé, les sculptures et les samouraïs, expliquent en partie le passé, mais nous aurions aimé en apprendre davantage sur l’histoire du Japon et sur la plus grande mégalopole du monde.

Après avoir parcouru les différentes salles et bâtiments, il était déjà 13h passées lorsque nous sommes sortis.
Nous avons pris la direction du petit quartier de Yanaka, connu pour ses maisons en bois épargnées par les nombreux incendies. Nous en profitons pour nous arrêter dans un minuscule restaurant spécialisé dans les currys japonais. Le lieu ne paie pas de mine, et nous étions les seuls clients. La cuisinière et le serveur étaient d’une gentillesse extrême, ce dernier a même proposé spontanément de la crème à Mav pour adoucir son plat un peu trop épicé. Nous nous sommes régalés de ce repas chaud, et même si par habitude on ne serait pas rentrés dans un restaurant vide, nous avons l’impression que cette règle ne s’applique pas au Japon.

Nous nous sommes ensuite baladés dans le quartier pour admirer les petites maisons traditionnelles, les nombreux temples et les boutiques d’artisanat. Nous nous sommes même laissé tenter par des petits cannelés. Il est étonnant de voir autant de boutiques vendant cette spécialité bordelaise au Japon ! Cela nous fait du bien de retrouver le plaisir de manger. En Nouvelle-Zélande, rien ne nous donnait particulièrement envie, alors qu’ici, c’est tout le contraire.

Nous traversons une nouvelle fois le parc Ueno, mais nous ne nous attardons pas. Nous prenons simplement une photo de la statue de bronze de Saigō Takamori, un célèbre samouraï accompagné de son chien, située à l’entrée du parc. Nous espérons pouvoir revenir plus tard avec un meilleur temps pour en profiter davantage.

Nous nous dirigeons ensuite vers Akihabara, le quartier électronique de Tokyo. C’est le lieu de prédilection des amateurs d’animes, de jeux vidéo et de culture pop japonaise. Surnommé « la ville électrique », il s’illumine à la tombée de la nuit grâce aux enseignes colorées.

Nous entrons dans le premier magasin d’arcade que nous croisons et explorons les différents étages, chacun dédié à un thème, gachapon (une machine à pièces distribuant des jouets dans des capsules), machines à pince et jeux de cartes à collectionner.

Nous nous laissons tenter par une machine où l’on peut gagner des figurines Pokémon. Sur les quatre possibles, deux plaisaient à Clem, mais malheureusement, la chance n’a pas été de notre côté.

L’envie de rejouer est immédiate, mais la raison l’emporte, nous ne savons déjà pas quoi faire du premier objet gagné, et nous devons éviter de nous encombrer.

Nous continuons notre balade dans une rue bordée de magasins spécialisés dans les jeux de cartes comme Pokémon et Magic. Clem craque pour trois paquets de cartes.

Un peu plus loin, nous tombons sur un magasin pour adultes de six étages. Curieux de comprendre la perception de la sexualité au Japon, nous décidons d’y entrer. Depuis notre arrivée, nous avons remarqué que les Japonais s’habillent de manière assez sobre, avec des teintes de noir, blanc ou gris, les autres couleurs sont discrètes et généralement pales. Pourtant, dans ce quartier, certains jeunes adoptent un style beaucoup plus extravagant, rappelant les personnages d’anime, talons très hauts, jupes courtes, faux ongles et maquillage prononcé. Cette dualité frappante nous intrigue.
Dès l’entrée, nous sommes choqués, les produits vendus semblent exclusivement destinés au plaisir masculin et hypersexualisent les femmes. Les illustrations sont explicites, laissant peu de place à l’imagination. De plus, les deux derniers étages sont réservés aux hommes et interdits aux femmes. La clientèle semble majoritairement occidentale, bien que nous ayons croisé quelques personnes d’origine asiatique sans savoir s’il s’agissait de touristes.

Nous terminons notre visite d’Akihabara en observant des experts des jeux de rythme dans une salle d’arcade. Leur performance est impressionnante, certains portent des gants pour assurer une glisse parfaite, utilisent des écouteurs filaires pour jouer des heures sans interruption et ont même une serviette pour s’éponger.

Pour conclure la journée, nous retournons à Asakusa, le quartier que nous avions visité le premier soir. Trop fatigués, nous n’avions pas vu le temple Senso-ji, le plus vieux de Tokyo. Le soleil se couche à 17 h 30 ici, et la nuit est déjà tombée, mais l’éclairage met magnifiquement en valeur l’édifice. Les lanternes allumées confèrent au lieu un charme ancien que nous adorons. À cette heure tardive, le calme ambiant nous fait presque oublier que nous sommes en plein cœur de Tokyo.

Avant de rentrer, nous décidons de dîner dans un restaurant italien situé au bout de notre rue, devant lequel nous passons chaque jour. La présence de véritable jambon cru en vitrine avait éveillé notre curiosité. Bien que cela puisse sembler étrange, nous avons remarqué que les restaurants italiens sont nombreux ici, probablement parce que les pâtes, similaires aux nouilles, s’intègrent facilement dans la culture culinaire locale.
Le restaurant est typiquement japonais, une toute petite salle et une cuisine exiguë ouverte. Le chef, qui fait aussi office de serveur, nous accueille chaleureusement. Lorsque nous recevons une carte entièrement écrite en japonais, nous savons que le choix ne sera pas aisé. Heureusement, Google Traduction nous vient en aide. Le propriétaire, très aimable, tente de nous expliquer la carte en anglais, mais il semble plus à l’aise en italien, langue que nous comprenons un peu mieux. Il nous raconte avoir fait ses études en France et en Italie, et nous retrouvons avec amusement certains codes du service européen, comme le fait d’attendre que tout le monde ait terminé pour débarrasser.
Un moment un peu gênant survient lorsqu’il dépasse largement l’heure de fermeture (21 h) sans nous apporter l’addition. Nous le voyons s’activer en cuisine et nous pensons qu’il allait peut-être nous offrir un dessert, nous patientons une trentaine de minutes avant de finalement nous lever pour payer, ce qu’il semblait attendre. Malgré quelques maladresses, comme un vin servi avec des morceaux de bouchon, nous avons passé un excellent moment. Les plats étaient délicieux, et notre hôte, malgré la barrière linguistique, a fait de son mieux pour nous offrir un service attentionné.

Épuisés par cette journée bien remplie, nous allons enfin nous coucher, ce qui n’était pas de refus.

Anecdote

Les japonais sont extrêmement bien préparé face à la pluie. Les parapluies sont en libres service à l’auberge et tout les magasins et restaurants dispose de petit rack pour les déposer à l’extérieur.
Plus étonnant, les musées sont équipés de nombreux meubles avec des emplacements pour déposer son parapluie et le cadenasser.

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Commentaire(s) à propos de "Premiers jours à Tokyo"

  • Victor le 13/04/2025 18:11

    Quels changements par rapport à ce que vous avez vécu en NZ!
    Vos premières aventures ont l’air excitantes. Déjà, côté nourriture, c’est un grand changement qui semble bien mieux vous convenir! La première impression c’est que c’est un pays qui semble beaucoup mieux organisé et les gens semblent très acceuillants. Je comprends que leur sens de l’honneur peut déstabiliser dans certains situations!
    Ce sont de bons débuts qui laissent augurer de belles vacances au Japon!