La baie d’Abel Tasman

Article du 30 novembre 2024 au 06 décembre 2024

Nelson

Notre prochaine destination est Nelson pour ensuite se rendre au parc national Abel Tasman et à la Golden Bay. La première impression que nous avons eue de Nelson n’était pas des meilleures.
Il faut dire que quand Gandalf s’est fait reculer dessus par un camping-car, alors que nous vidions nos eaux usées, nous avons eu un peu peur. Heureusement, plus de peur que de mal, juste des égratignures sur le pare-choc en plastique gris.
Pour passer la nuit, nous avons eu du mal à trouver un camping, car ceux du centre sont réputés dangereux, beaucoup d’avis expliquent que certaines personnes alcoolisées cassaient les rétroviseurs ou voulaient monter sur le toit des voitures, etc. Et ceux un peu plus éloignés n’offrent que très peu de place. Mais nous avons réussi à trouver un spot dans des coins sûrs, et même dans un joli parc pour la deuxième nuit.
Nous sommes arrêtés à Nelson principalement pour faire l’entretien de Gandalf, et pendant ce temps, nous en avons profité pour visiter le centre-ville qui a, au final, réussit à nous charmer. Certains bâtiments sont vieux et assez bien entretenu, et cohabitent bien avec des bâtiments plus modernes. Nous avons été surpris du nombre de personnes qui marchent ou font du vélo, ce que nous n’avons pas vu autre part à cause de la topographie du pays. Nous sommes également passés devant la cathédrale qui a un style très moderne avec des cactus plantés autour.

Nous nous sommes également arrêtés chez le joaillier qui a créé l’anneau du Seigneur des Anneaux. Les bagues en exposition sont très belles et pas seulement les reproductions de l’anneau, les créations originales sont très délicates. Nous ne ramènerons pas de souvenir pour autant, les prix sont indexés sur la renommée.

Enfin, nous avons rejoins notre camping à Motueka et nous y avons passé le reste de la journée. Dans l’après-midi, nous sommes allés dans une piscine d’eau salée naturelle, qui se remplie d’eau de mer à marée haute, ce qui permet de se baigner sans avoir à marcher lors de la marée basse. En effet, ici la mer se retire de plusieurs centaines de mètres 2 fois par jour. L’eau n’est pas très chaude et restons au bord. Cela nous a permis d’entamer une discussion avec 2 sœurs espagnoles, également PVT, et 2 amies allemandes en vacances.

Abel Tasman

Le réveil sonne à nouveau beaucoup trop tôt, car nous avons prévu une excursion kayak en mer pour observer des otaries dans le parc national d’Abel Tasman. Nous commençons par longer la côte, en faisant quelques arrêts devant des baies pour que la guide puisse nous donner diverses explications.
Puis nous traversons la baie où quelques vagues qui nous remuent, pour rejoindre l’île d’Adele qui est un sanctuaire pour les otaries.
En nous approchant, nous entendons les cris des bébés qui sont nés il y a quelques semaines et nous arrivons même à en apercevoir au loin. Deux mâles nous font également l’honneur de leur présence, ils sont physiquement plus imposants que les femelles. Nous restons une bonne quinzaine de minutes à les observer notamment les quelques-unes qui plongent dans l’eau pour y jouer.

Nous serions bien restés des heures encore, mais nous devons poursuivre notre tour pour rejoindre la terre ferme et pique-niquer. En posant le pied sur la plage, nous nous rendons compte de la couleur anormalement dorée et orangée du sable.
Après le repas, un bateau taxi vient nous chercher en début d’après-midi, car la guide fait le chemin inverse avec un autre groupe. Un tracteur avec une remorque nous attend à la rampe de mise à l’eau pour tirer le bateau. Nous qui pensions descendre du bateau à ce moment-là, nous avons beaucoup rit quand le capitaine nous apprend que nous devons rester dans le bateau et faire la route à l’arrière du bateau. De retour au parking, nous avons profité des douches disponibles pour prendre une troisième douche en quatre jours, ce qui n’a pas eu lieu depuis que nous sommes partis de chez Jane.

Nous poursuivons par un détour à Split Apple Rock, un énorme rocher que l’on croirait coupé en deux par la foudre. En-dehors de cette formation rocheuse anecdotique, la plage est très jolie et donne envie de rester s’y prélasser toute la journée, peut-être au retour.

Nous reprenons cependant la route, et après beaucoup de virages nous arrivons à Te Waikoropupū Springs, les plus grandes sources d’Australasie et parmi les eaux douces les plus claires du monde. L’eau semble être colorée chimiquement tellement le bleu est intense.

Golden bay

Ce matin, nous sommes réveillés par des moteurs qui démarrent et des portes qui claquent. En effet, nous devons quitter le parking à 7h du matin et les autres campeurs font de même.
Nous décidons d’aller à Tata beach, une plage sur la Golden Bay à quelques minutes de route pour petit-déjeuner.
Puis, nous poursuivons par une petite marche au travers de formations rocheuses impressionnantes dans The Grove Scenic Reserve.

Après cette mise en jambes, direction Rawhiti Cave, une petite randonnée. Courte, mais nous avons eu chaud pendant les plus de 200 mètres de dénivelé en 800 mètres de marche. Nous n’avions pas autant sué depuis très longtemps. Heureusement, à l’arrivée, nous sommes récompensés par une énorme grotte qui nous apporte de la fraîcheur instantanément.
L’immensité de la cavité et les formations de stalactites sont impressionnantes et nous sommes immédiatement ébahis. Un chemin a été aménagé pour descendre et être au cœur du spectacle avec des panneaux explicatifs. Nous apprenons pourquoi les stalactites ne sont pas complètement verticales comme c’est le cas habituellement. Ici, la cave est exposée en partie au soleil ce qui permet à de la mousse de se développer sur les parties exposé. Comme la mousse ne développe que d’un côté, la direction des stalactites est alors influencé par ce développement et courbe leur formation et plus particulièrement à l’entrée, car l’exposition est plus grande.

Pour terminer notre journée, avant même le repas du midi, nous découvrons un labyrinthe rocheux auquel nous n’avons pas trouvé un grand intérêt, mais qui semblait être fantastique pour les enfants.
Avant de déjeuner nous nous baladons à Takaka pour acheter quelques cadeaux puis nous avons passée le reste de la journée dans notre « jardin », c’est-à-dire les quelques centimètres que nous avons à côté du van sur notre place de parking. Les températures sont plutôt hautes dans cette région et il est difficile d’avoir la motivation de faire quoique ce soit.
Le soir, nous avons eu le droit à un merveilleux coucher de soleil.

Farewell spit

Notre réveil a été programmé en fonction des marées aujourd’hui. Nous voulons nous rendre à Wharariki Beach pour admirer les îles Archway au meilleur moment, soit à marée basse et de bon matin. Les îles sont connues dans le monde entier grâce à Microsoft qui a lancé le système d’exploitation Windows 10 en 2015, en incluant une photo des îles comme l’image de l’écran de verrouillage par défaut.
Sur le parking de la balade qui menait à la plage, nous avons été accueillis par deux magnifiques paons, qui nous ont fait l’honneur de s’approcher, et même de faire la roue ce qui nous a permis d’admirer sa traîne déployée en éventail.
La marche est courte et en arrivant nous profitons de cette plage désertique. Nous admirons le paysage et profitons du calme de la plage.
Nous savons qu’il est également possible de voir des otaries, alors nous nous promenons le long de la plage et notamment dans les petites grottes. Clem en aperçoit une au loin, qui semble sortir sur la plage par une autre entrée. Il avait vu juste car en s’approchant, un museau apparaît au soleil. À peine réveillé, l’otarie semble s’étirer et profiter des premiers rayons de soleil, avant de refermer les yeux.

Nous voyons d’autres rochers, cette fois plus près de l’eau et décidons de tenter notre chance pour espérer en voir d’autre. En s’approchant, nous en voyons deux se prélassant sur la roche. En continuant, nous voyons en hauteur une énorme otarie se déplacer. Nous restons quelques instants pour mieux la voir en se disant que nous ne risquons rien puisqu’elle est perchée et ne semble pas s’intéresser à nous.
C’était sans compter sur un petit qui visiblement était pressé d’aller prendre son bain du matin. Nous l’avons vu dévaler la pente assez vite et avec beaucoup d’agilité, ce qui nous a obligé à reculer de quelques mètres en courant. En effet, nous ne voulons pas être intrusifs et dérangeants pour elles. Nous respectons deux règles, garder une distance de plus de 20 mètres et ne jamais leur couper l’accès à l’eau. De plus, en cas de morsure, les bactéries présentes dans leur salive sont très virulentes et la seule solution est l’amputation ce qui ne nous donne pas envie. Donc, nous nous sommes dépêchés de nous pousser pour changer de point de vue. Au final, il voulait seulement rejoindre une flaque pour faire trempette et nous regarder avec un peu de curiosité sous le regard attentif de son papa au loin. Quelques instants plus tard, un second petit l’a rejoint.
C’est ainsi que nous avons passé au moins une heure à regarder deux bébés otaries jouer de bon matin, sans personne autour. Nous avons eu beaucoup de chance d’être au bon moment au bon endroit, car après avoir barbotés, les enfants sont allés rejoindre la mer.

Après ces beaux moments, nous faisons un stop au Cape Farewell, le point le plus au nord de l’île du Sud, avant de nous arrêter au parking de Farewell Spit, le plus long banc de sable de Nouvelle-Zélande, et qui forme la partie nord de la Golden Bay.
Nous savions que cette baie pouvait être aussi le dernier lieu de vie de certaines baleines. Ce phénomène est observé depuis l’arrivée des premiers hommes dans la région et n’a rien à voir avec le réchauffement climatique. Malgré cela, les scientifiques ne savent pas exactement comment ces mammifères se retrouvent coincés. En discutant avec une personne travaillant au département de la conservation, nous avons appris que plusieurs hypothèses sont établies notamment les particularités géographiques et océanographiques du milieu. Ici, les eaux sont peu profondes et en pente douce causant une amplitude des marées assez importantes rendant le site plus propice aux échouages. Elle nous a aussi expliqué que les baleines pourraient avoir de la difficulté à visualiser, à l’aide de leur système d’écholocalisation, les côtes très doucement inclinées.
La personne nous a expliqué qu’il y avait actuellement trois baleines échouées sur la plage, mais parfois cela peut-être bien plus impressionnant avec un triste record à plus de 400 individus. Avec leur accord, nous nous sommes approchés de la plus éloignée. Celle-ci était, selon les dires de la spécialiste, une baleine qui a bien vécu et qui s’est sûrement laissé mourir de vieillesse. En poursuivant la randonnée, un couple de baleines était également échoué. Nous n’irons pas plus loin dans les détails et nous décidons de ne pas mettre de photos pour ne pas choquer des personnes sensibles.
Nous ne sommes pas venus simplement par curiosité morbide. Nous avions prévu de faire une petite boucle sur la plage pour observer les plages des deux côtés de la péninsule. L’étourderie en a décidé autrement et nous avons fini par faire la plus grande boucle de 11km, nous faisant ainsi passer par les dunes et marcher pendant de longues heures sur la plage. En effet, nous pensions qu’il y aurait des panneaux nous indiquant l’itinéraire, car la plage est fermée au public à une certaine distance et nous n’avons pas regardé l’itinéraire sur notre téléphone. Au bout d’une heure de marche, Mav demande à Clem de vérifier notre localisation pour se rendre compte que nous avions dépassé notre bifurcation depuis longtemps. Nous décidons de poursuivre malgré tout, et cela, sans avoir pris d’eau.
Nous ne regrettons pas d’avoir traversé les dunes qui nous ont offerts de belles vues et parfois ressemblant à une oasis. Cependant, la longue marche dans le sable en bord de mer avec le bruit des vagues nous a épuisés.

Après une pause-déjeuner bien méritée, nous sommes allés faire une activité que nous n’avons encore tous les deux jamais fait, de la pêche. Nous nous sommes rendus dans un élevage de saumons qui met à disposition tout le matériel et propose de préparer les poissons pêchés, le prix dépend du poids du poisson, ce qui nous parait équitable. Après qu’une des employés explique à Clem comment se servir d’une canne à pêche, et jette de la nourriture dans le bassin, un poisson a mordu à son hameçon. Nous avons encore eu besoin de l’employé pour tuer notre prise du jour, avant que nous l’amenions au laboratoire pour qu’on nous le prépare. Nous avons demandé que la moitié soit en filet et l’autre moitié soit fumé à chaud.
Nous avons profité de notre prise du jour le soir même en dégustant un risotto au saumon fumé.

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Commentaire(s) à propos de "La baie d’Abel Tasman"

  • Maryvonne le 02/01/2025 03:35

    J’adore 🤗et j’ai toujours un faible pour les otaries. Merci pour ces magnifiques paysages et ses explications

  • Victor le 11/01/2025 18:06

    Pauvre Gandalf, il lui arrive régulièrement des mésaventures. J’espère que vous pourrez compter sur lui jusqu’à la fin de votre aventure.
    A défaut de ramener des anneaux d’origine, j’espère que vous aurez pu ramener quelques photos souvenirs.
    Les Paons ont du te raviver quelques souvenirs de Birmanie Maëva?
    Super les photos et vidéo des otaries!
    Belle expérience que de se nourrir se sa propre pêche!