Les petites victoires
Article du 11 mars 2024 au 17 mars 2024
Décrocher un job
Nos efforts ont porté leurs fruits et la semaine commence avec un entretien chacun, pour le même job. Les travails que nous allons faire pendant 1 an seront des emplois plutôt basiques, car notre visa ne nous permet pas de prendre des emplois permanents, réservés aux citoyens, ce que nous comprenons parfaitement.
L’entretien consiste à répondre à des questions en se filmant, nos réponses seront ensuite revues par les recruteurs. Nous devons répondre à des questions pour un poste d’agent d’entretien (oui, on vous avez prévenu, ce n’est pas très sexy) en station de ski, et c’est assez difficile de se mettre en avant pour un tel job.
En ajoutant à cela que nous n’avons pas de lieu vraiment privé pour faire cet entretien, c’est dans la chambre de notre auberge que nous nous enregistrons, après que le personnel passe l’aspirateur.
Alors on fait du mieux qu’on peut, en espérant qu’on sera pris, car skier gratuitement pendant nos jours off nous donne vraiment envie.
Deux jours plus tard, Clem reçoit une notification concernant cette même offre d’emploi.
Le temps de cliquer dessus et de lire le mail, le cœur s’emballe. La recruteuse le remercie pour l’entretien virtuel et veut organiser une visio conférence, la semaine suivante !
Mav regarde également ses mails et a le même message 😍
Nous sommes trop contents et commençons de plus en plus à nous projeter.
Trouver notre « maison »
Après un peu plus d’une semaine à éplucher Facebook Marketplace matin et soir, étonnement, c’est ce qui marche le mieux ici, nous avons organisé des visites pour voir un peu mieux que sur de simples photos dans quoi nous pourrions vivre.
Notre première est chez un professionnel qui rachète des vans vide ou non, et qui les retapent. Le prix est un peu plus cher que de le racheter à d’autres backpackers, mais au moins l’aménagement est neuf, et nous avons des garanties et avantages, notamment tout les contrôles nécessaires.
En arrivant, nous visitons un premier van qui a un toit haut, ce qui permet au moins à Mav de se tenir debout. Il est dans notre budget et c’est le seul qu’ils ont de disponible, les 3 autres sur le parking sont déjà vendus. Cela nous met un peu la pression, car nous le savions, mais nous le réalisons, le marché des vans est tendu et prendre le temps d’attendre, c’est prendre le risque de le raté.
Nous montons également dans un van sans toit surélevé, qui ressemble à ce que nous avons eu à Hawaï, et qui représente 90% des offres que nous avons vu sur internet. La différence avec le van précédent est flagrante, nous nous sentons étriqués et oppressé. Nous avons quelques visites de modèle similaires programmées pour demain et début de semaine prochaine, car comme nous le disions, ce sont les vans les plus courants.
Un débat interne commence à se créer chez nous deux. Nous nous doutions, avant le début de nos visites, qu’un toit classique serait moins bien qu’un van un peu plus haut, notamment pour éviter d’être courbé toute la journée, chose que nous avions vécu à Hawaï. Mais nous nous sommes également rendu compte dès la première visite qu’un van aménagé avec un toit bas était également plus sombre et donne une impression de plus petit.
Un léger stress s’installe donc, car ce van sera littéralement notre maison pendant un an. Ce ne sera pas simplement notre moyen de transport pour visiter les îles. C’est ici que nous allons dormir après avoir travaillé, et c’est également ici où nous resterons quand la pluie nous empêchera d’être dehors, et où nous dormirons cet hiver. Nous souhaitons donc nous y sentir bien et notre choix sera déterminant.
En demandant à la gérante s’ils n’avaient pas d’autres modèles en stock avec un toit haut, elle s’est souvenue qu’ils venaient de rentrer un van il y a quelques jours. Celui-ci n’est donc pas prêt pour un achat immédiat, mais peut-être aménagé dès la semaine prochaine si quelqu’un souhaite l’acheter.
Nous le voyons au stade du nettoyage et est vide à l’intérieur, mais a quelques avantages :
- moins de 200 000 km
- des fenêtres supplémentaires en hauteur
- boîte automatique
- une peinture grise et non-blanche comme la plupart des vans

La propriétaire nous explique également que ceux qui souhaiteraient l’acheter « sur plan » pourraient choisir la couleur du bois des meubles, du papier peint et du matelas. Tout ça nous met l’eau à la bouche, car ces éléments bien que décoratifs, nous allons les voir au quotidien.
Nous nous disons qu’il est très bien, mais pour l’instant un peu nu à notre goût. Nous avons un peu de mal à nous projeter et également un peu peur de l’acheter vide.
La gérante nous propose d’essayer le premier van sur la route, et c’est la première fois que nous conduisons à gauche ! Le petit tour du quartier se passe relativement bien, malgré l’utilisation des essuie-glaces à la place des clignotants pour tourner, puisque les commodos sont inversés eux aussi.
Après l’essai, nous prenons quelques minutes pour réfléchir et nous choisissons d’attendre. Nous avons d’autres visites prévues pour se faire d’autres avis et voir d’autres aménagement, en espérant ne pas regretter.
Sur le chemin pour reprendre le train et rentrer à l’auberge, nous nous rendons compte du poids de la décision que nous devons prendre. Acheter un véhicule ce n’est pas rien en temps normal, mais quand il s’agit de vivre dedans c’est une autre approche. C’est tout aussi excitant que stressant.
Nous devons patienter 6 minutes que le train arrive et ce laps de temps vas s’avérer déterminant.
Durant ces quelques minutes, nous prenons le temps de discuter et d’analyser nos options sur le marché.
Après la visite du van avec le toit surélevé Clem s’est bien rendu compte qu’il ne tiendrait pas debout dans les vans dans notre budget. Pour autant, il y a une différence significative entre être penché et devoir simplement mettre sa tête sur le côté. De plus, le toit haut permet d’avoir des rangements supplémentaires significatifs. Mav, elle, souhaitait vraiment un van avec un toit plus haut. Ce luxe, pour certains futile, apporterai un réel confort quotidien. La visite nous a permis de nous rendre compte que ce supplément était pour nous nécessaire.
En regardant rapidement les visites programmées, nous nous réalisons qu’aucun n’a le toit surélevé. Nous pensons donc qu’aller aux rendez-vous représenterait une perte de temps, puisque maintenant, nous savons que nous n’en voulons pas. Même si ces derniers sont beaucoup moins chers que le budget que nous nous étions donnés, mais nous ne sommes pas sûr que cette économie d’argent nous rendrait particulièrement heureux un dimanche soir pluvieux, après avoir travaillé toute la semaine et où chacun de nos mouvements devient compliqué parce que nous avons mal au dos.
Il faut aussi dire que nous nous sommes bien entendu avec les gérants brésiliens, Ronnie et Juliani, que nous avons trouvé honnêtes et très gentils. Même s’ils essaient évidemment de bien vendre leurs vans, nous n’avons pas du tout senti de pression, voire même de désintéressement de leur part envers nous quand nous sommes partis.
Quand Mav était en Asie, elle s’est rendu compte que le feeling, notamment avec les commerçants, était vraiment important à prendre en compte, alors c’est ce que nous avons fait. Lorsque le train est arrivé, Clem a demandé à Mav si nous montions dedans, et ensemble nous étions d’accord pour le laisser partir.
Avec beaucoup de stress, mais aussi le même sentiment qu’un enfant qui va acheter son nouveau jouet préféré, nous sommes retournés au garage au pas de course et avec un grand sourire. Nous étions décidé.
Un peu étonné de nous revoir si vite, les gérants étaient également très contents.
Sans se poser la question, nous étions tous les deux d’accord pour acheter le van qui était nu. En plus de pouvoir choisir les couleurs des meubles que nous voulions, il était plus récent (1998) et avait moins de km, tout en étant au même prix que l’autre. Même s’il est vide, tous les vans ont la même disposition, et nous savons que la construction va être faite par des professionnels qui ont l’habitude.
En plus, cela nous arrange qu’il ne soit pas immédiatement disponible, car nous n’en avons pas immédiatement besoin puisque nous avons déjà réservé notre semaine prochaine en auberge.
En un peu moins de 2h, et après notre unique visite de van, Mav a acheté sa première voiture, et nous avons trouvé notre nouvelle maison pour l’année à venir.

Les sorties de la semaine
Malgré ces deux bonnes nouvelles, nous avons continué à faire beaucoup de recherches sur nos écrans notamment pour le travail, car la saison de ski ne commence pas avant mi-juin, et nous aimerions travailler un peu avant. Nous avons donc maintenu notre engagement d’une sortie par jour.
Lightpath
Juste à côté de notre nouvelle auberge, il existe un point d’intérêt The lightpath (chemin de lumière). C’est une piste cyclable et piétonne dans le centre-ville d’Auckland, peinte en rose vif au sol. Des bandeaux LED bordent les barrières et clignotent lorsque les gens les franchissent, rendant le chemin particulièrement animé la nuit. Très sympas en photo, en réalité, nous n’étions pas tant impressionnés et nous n’avons pas exactement compris comment déclencher l’éclairage malgré nos tentatives.


Course à pied au Mont Eden pour Clem
Lors de notre première ascension du Mont Eden, Clem s’est bien vu le faire en courant, alors il s’est lancé. Au final, en 1h25, il aura effectué 3 fois l’ascension du cratère pour un peu plus de 400m de dénivelé positif avec 10km en incluant le départ et le retour depuis l’auberge.
Un petit challenge qu’il est fier d’avoir accompli.

Une première voiture, ça se fête
Notre auberge est un peu plus éloignée du centre d’Auckland, mais borde une des rues principales. Contents, de notre choix d’aller un peu plus en périphérie, nous avons malheureusement été vite déçus, car cette rue très vivante, est l’adresse de club de strip-tease et de personnes régulièrement droguées, détails qui n’étaient pas spécifiés lorsque Mav s’est renseignée sur cette rue.
Pour autant, des bars très sympas la bordent également. Pour fêter l’achat de notre van, nous sommes allés boire un verre dans un restaurant espagnol avec Laura, une française que nous avons rencontrée à l’auberge.
L’histoire de la Nouvelle-Zélande
Une des activités touristiques de la ville est le musée du mémorial de guerre d’Auckland. Avec 3 autres français avec qui nous avons sympathisé quelques jours auparavant, nous nous y sommes rendus un jour de pluie.
À 30 min à pied de l’auberge, nous avons visité l’un des musées et monuments de guerre les plus importants de Nouvelle-Zélande. Le musée raconte l’histoire de la Nouvelle-Zélande, en débutant par la culture Maori, sa place dans le Pacifique et ses habitants.
Une des expositions retrace aussi la formation géologique des îles qui sont principalement issues de l’activité volcanique. Dans cette partie, nous avons pris part à une simulation de séisme, avec un simulateur de tremblement de terre reproduisant une éruption qui surviendrait dans la baie d’Auckland. Cela nous a permis de nous rendre compte de l’impact réel d’un tremblement de terre. Nous avons aussi appris que le bâtiment est construit sur les vestiges d’un volcan endormi. Nous avons aussi appris que le bâtiment est construit sur les vestiges d’un volcan endormi.
Un étage entier retrace les différentes guerres qu’à connu le pays, notamment pendant la première et seconde guerre mondiale. Malheureusement, les explications sur les guerres de Nouvelle-Zélande, entre le gouvernement colonial britanniques et les Maories, ont été survolées à notre goût, peut-être pour des raisons politiques.
Après le musée, nous nous sommes promenés dans le jardin d’hiver, encore très fleuri car nous venons d’entrer en automne.





Shopping
En nous promenant en ville, nous avons vu qu’il y avait des promos assez intéressantes pendant quelques jours. Nous avons passé une après-midi à faire les boutiques.
Nous avons acheté quelques articles qui nous servions pour le travail (pantalon, sous-pulls et pulls, chaussettes), des gants pour Mav, et de nouvelles chaussures de marche pour Clem.
Tout cela ne passe évidemment pas dans nos sacs, mais nous savons que c’est des vêtements que nous allons potentiellement abîmer et donc ne pas ramener en France.
Dimanche bleu-blanc-rouge 🇫🇷 pour la Saint-Patrick 🍀
En sortant ce matin, nous avons appris que c’était la Saint-Patrick. Nous nous sommes également rendus compte que c’était un jour important ici, car une grande parade est organisée sur Queens St dans Auckland et beaucoup de passants sont habillés, voire déguisés, en vert.
Nous, nous avions prévu d’aller dans un restaurant français, parce que la bonne cuisine nous manque un peu.
Au menu, rillettes, croque-monsieur, mousse au chocolat et brioche façon pain-perdu. Bon, le résultat n’était pas mauvais, mais très loin de notre bonne cuisine traditionnelle. Seulement les rillettes nous ont réellement étonnés et nous ont rappelé de bonnes saveurs gustatives.


Anecdote de la semaine
Nous partageons notre auberge avec beaucoup de français mais aussi beaucoup d’hispanophone d’Amérique du Sud.
Nous nous rendons compte que ces derniers ont tous un point commun, ils partagent une boisson dans un verre bien particulier avec une paille en métal. Nous sommes d’abord étonnés, car le récipient n’est pas d’une forme très pratique à transporter en voyage, on se rend donc bien compte qu’il s’agit de quelque chose de culturel. Nous sommes assez curieux de savoir quel est cette boisson et ce que c’est pour qu’ils en consomment tous à ce point.
En faisant plus attention, nous nous rendons compte que sur le paquet, il est écrit « MATE », ce qui enlève le mystère sur la boisson.
En en discutant avec d’autres français, nous sommes étonnés qu’ils aient pu ramener cela ici, car chaque produit importé est assidûment contrôlé, et les herbes sont normalement interdites.
Commentaire(s) à propos de "Les petites victoires"
🥰
Félicitations pour l’achate de votre premier logement.
C’est fou comme vous avez pu décider aussi vite. Ce sont des choses que vous ne pouviez pas imaginer il y a encore quelques mois. Après, je suis d’accord avec vous, compte-tenu du marché tendu et du temps qui passe vite il fallait prendre des décisions rapidement et dans ce cas c’est bien de se fier à son instinct. Comme vous dites, même si vous avez dépassé votre budget, au moins vous aurez un espace assez grand et un aménagement à votre convenance. Quand on y vit tous les jous, c’est quand même le plus important.